Tarik'n'Djamel


Officiant aux platines depuis l'année 2000, les deux frères Tarik'n'Djamel ont pris le parti d'une drum'n'bass énergique, groovy et résolument dancefloor. Mais ceci ne les empêche pas d'afficher une grande ouverture musicale à l'image de leurs sets très originaux incluant breaks ou accapella hip-hop, reflet de leurs influences multiples.
Capables de jouer aussi bien aux côtés de Badmarsh'n'Shri que d'Universal Project, leurs apparitions sont toujours très appréciées pour l'éclectisme (d'n'b dark, funky, mellow, breaks hip-hop), la puissance et l'efficacité se dégageant de leur back to back effréné.

Références :
2005 : Astropolis
2004 : 26èmes TransMusicales (Rennes), Divan du Monde & Tryptique (Paris),
2003 : Nordik Impact (Caen), Pulp (Paris), RUMBLE IN THE JUNGLE @ Glazart (Paris), REBUILDING THE FUTURE @ Jardin moderne (Rennes), FOIRAIL @ Château Gontier.
2002 : Nordik Impakt (Caen), Le Manège (Lorient), Le Scarabée (Quimperlé), SUBURBAHN @ UBU (Rennes), Club Le Grand Duc (Apremont), Run-Ar-Puns (Châteaulin), SUBURBAHN Summer Session @ Le Keop's (Plancoët), SUBURBAHN @ UBU Club (Rennes).
2001 : MILLENIUM FACTORY 3 @ UBU Club (Rennes), FETE DE LA MUSIQUE @ Le Chantier (Rennes), BARS EN TRANS (Transmusicales) @ Museum Café (Rennes), L'Art-Sonic (Vannes).
2000/2005 : Soirées Suburbahn @ Ubu (Rennes) ... etc ...


Avec : Ed Rush, Marcus Intalex, Pleymo, Badmarsh & Shri, Keaton, Rubin Steiner, Dee Nasty, Laurent de Wilde, Skalpel, Dizzee Rascal, Rodolphe Burger, High Tone, Torgull, Tali, SP Mc, Aestesis, Lucid House, Dom & Roland, Friction, Jamalski, Red One, Baron, Fresh, Mc Verse, Raiden, Interlope, La Phaze, Aiwa
… etc ...

Médias : M6 Rennes, TV Rennes, TRAX , Ouest France, NXTEP, RFI, Radio Grenouille, Radio 666

Leur association avec Miss Chémar :
Le trio est donc composé de Tarik et Djamel et de la vj Miss-CHéMAR. Formé depuis Mai 2004, ils écument les soirées de France et du Grand Ouest, offrant ainsi aux oreilles aguerries un set drum’n’bass alliant diversité musicale et approche du mix très technique (back to back effréné et rapidité des enchaînements) sur lequel la Miss apporte sa touche cinématographique, composant visuellement ce que d’autres entendent, renversant par là-même la théorie de l’image/déco.... Les deux frères s’associent à Miss~CHéMAR (également membre de l’association Studio VJ) : l’audio rencontre alors la vidéo. Le temps s’articule...L’équilibre se crée spontanément en live !


infos / booking / démos : Tarik : 06.16.57.29.62
maj janv 06

Interview source : http://www.axelibre.org
novembre2005

Jeunes producteurs (respectivement 29 et 24 ans), Tarik'n'Djamel, les deux frangins rennais, ont vu leur dernière production (Wanted Punk) sélectionnée par Sony pour son projet on-line destiné à présenter « le meilleur de la musique électronique urbaine à travers l’Europe ». Un projet lié à sa nouvelle console portable PSP.
Nous les avons rencontrés lors de la soirée inaugurale française coorganisée par Tekaway Concept et Twice As Nice au Trabendo le 12 novembre dernier.

Comment deux frères décident-ils de se lancer dans la musique ensemble ?
Tarik - En fait, on écoute de la musique tous les deux depuis tout jeune. Comme beaucoup d'autres. Mais la révélation a commencé avec la découverte de la Drum'n'Bass. C'était en 1997, j'avais 20-21 ans, j'ai eu l'occasion de découvrir le live de Roni Size. Je ne connaissais pas du tout ce son là, pas plus que l'électro en générale. Voir Roni Size avec tous les autres artistes se démener devant leur machine et les deux MC, m'a mit une claque.
Djamel - Moi, j'avais déjà un ami qui mixait à l'époque - plutôt de la techno - en 1996. On avait acheté quelques vinyles de jungle, mais je n'avais pas encore bien différencié les deux sons. Comme Tarik, c'est le live de Roni Size qui a été le déclencheur.

Vous écoutiez d'autres sons à l'époque ?
Tarik - J'ai commencé à écouter de l'électro avec les Chemical puis Roni Size pour la jungle, mais avant j'étais dans tout à fait autre chose. J'écoutais surtout du rock 60', 70', ou du rock progressif aussi comme les Pink Floyd.

Et qu'est ce qui vous a amené à jouer ensemble ?
Djamel - Comme on vivait encore chez nos parents, qu'on sortait dans les mêmes soirées et donc qu'on a découvert ensemble la jungle, c'est venu naturellement. Je me suis acheté des platines et on a acheté des vinyles ensemble. C'est venu très naturellement. Comme on est deux frères on se connait très bien, on connaît nos goûts, ce qui fait qu'on pouvait monter des sets très rapidement. On a donc joué ensemble, pour la première fois en 2000. Au début c'était un loisir pour nous deux, mais finalement on a enchaîné des dates assez rapidement.

Est-ce que chacun d'entre vous à un rôle défini ?
Tarik - Comme on a les mêmes goûts et que finalement, on a la même vision de la musique, il n'y a pas de rôle particulier propre à chacun. On partage tout à 50/50. On répète ensemble, on prépare le set ensemble, on fait la sélection toujours ensemble. Le partage se fait naturellement et on a chacun le même rôle.
Djamel - Sauf peut-être l'année dernière lorsqu'on on a tourné avec une VJ, Miss~CHéMAR, Tarik prenait le micro et moi je mixais donc un peu plus.

Vous êtes de Rennes. L'aventure de la Drum'n'Bass a débutée là-bas ?
Djamel - Oui. Tout à fait. On a débuté dans les bars et on a commencé à `s'exporter´ dans toute la Bretagne puis en France. Parallèlement on a intégré en 2001 un collectif de Rennes, monté par DJ Flow, qui s'appelle Suburbahn. Un crew connu nationalement.

Vous jouez ce soir au Trabendo dans le cadre de la PURE URBAN, parce que vous avez été sélectionné en temps que producteurs. Comment êtes vous arrivé à la production ?
Tarik - On a commencé il y a deux - trois ans à bidouiller les logiciels de sons, comme beaucoup de DJ en fait. C'est une démarche logique pour beaucoup d'entre nous, parce qu'à un moment on fini par avoir l'envie d'avoir notre propre son. Pas forcément pour ne jouer qu'avec notre propre production, mais plutôt pour pouvoir s'exprimer un peu plus au-delà des influences qu'on peut avoir et trouver un équilibre.

Vous avez sortit un maxi ?
Tarik - Non pas encore. On a un morceau, Wanted Punk qui à été donc pris pour un jeu de la PSP, sinon on a un autre qui doit sortir prochainement sur une compil'… On l'a réalisé en collaboration avec Moy, un pote producteur, qui ne fait pas trop de scène, mais qui a un très bon niveau en production. Il est également de Rennes et devrait faire parler de lui prochainement !
Djamel - C'est un morceau réalisé pour une compil' mixée qui s'appelle Metropologix du label X-RAY Productions - un label du nord de la France. C'est une démarche assez originale par rapport à ce qui se fait habituellement dans la Drum'n'Bass. Il a sélectionné pas mal d'artistes français, pas forcément signés - une démarche que je trouve sympathique. Mais elle comprend aussi des artistes portoricains, anglais, russes, estoniens… Elle devrait sortir en décembre 2005.

J'ai lu quelque part, qu'on avait l'impression qu'il y a plus de producteurs de Drum'n'Bass en province qu'à Paris. Quel est votre sentiment là-dessus ?
Djamel - Pas forcément. Mais c'est vrai que depuis deux-trois ans, il y a plusieurs producteurs qui sont sorti du lot. Il y a,donc DJ Flow, à Rennes . Mais aussi d'autres comme Redeyes ou Le Lutin sur Toulouse.
Tarik - Je n'ai pas vraiment cette impression. Il y a, également, aussi des producteurs parisiens comme Volta, FX909, Mister Activ, et beaucoup d'autres encore… Je crois que c'est relativement équilibré, ce qui est plutôt sain. Il y a, finalement, de plus en plus de producteurs, aussi bien à Paris qu'ailleurs ; ce qui est un bon moyen de faire reconnaître la Drum'n'Bass sur la scène française.
Djamel - Et que cette scène soit également reconnu à l'international.

A propos de reconnaissance, comment percevez vous l'évolution de la Drum'n'Bass en France depuis vos débuts ?
Tarik - Plutôt bien ! Parce qu'il y a de plus en plus de grosses soirées, de DJ, d'associations et de labels qui se montent. Mais c'est vrai que, comme tous les DJ pourrons le dire, la Drum'n'Bass, souffre en France d'une sous médiatisation. Il y a beaucoup de médias qui l'ignorent et la mette un peu au banc des musiques électroniques depuis plusieurs années. C'est un peu surprenant, dans la mesure où à ses débuts, nombre d'entre eux ont soutenue la scène Drum'n'Bass. Mais, à ce moment là, elle été un peu rangée dans une catégorie qu'on pourrait appeler musique électronique expérimentale. Quelque part entre Techno et Trip Hop. Par la suite, un public, issu des free party, c'est mis à écouter de la Jungle. Ce qui fait que les médias et une partie du public l'ont un peu mise dans le même sac que la Hardtek et le Hardcore… Alors que la Drum'n'Bass a une culture et une histoire différente et propre à elle. C'est paradoxale : il y a de plus en plus de public, de soirées, d'associations organisatrices et du coup, le mouvement prend de l'ampleur et la scène Drum'n'Bass française commence à se faire connaitre à l'étranger... Et pourtant l'image qu'elle a auprès des médias reste bien en deçà de ce qu'elle pourrait espérer.

Vous pensez qu'une opération comme celle qu'organise Sony pour sa PSP, autour de la Drum'n'Bass peut changer quelque chose à cet état de fait ?
Tarik - Plus de publicité et de communication autour de la Drum'n'Bass ne peut pas faire de mal, c'est certain.
Djamel - On ne peut pas encore savoir ce qu'un tel évènement peut avoir comme répercussions. Mais ce qui est sûr, c'est que la Drum'n'Bass a besoin d'opérations médiatiques comme celle-ci ou comme d'autres. Elles doivent pouvoir permettre d'élargir son public mais aussi d'ouvrir la scène jungle, à d'autres sons et d'autres influences.

A propos d'ouverture, vous pensez que la d'n'b, depuis sa création il y a près de 15 ans maintenant, s'ouvre vers d'autres univers, d'une part et d'autre part, que d'autres styles musicaux peuvent aujourd'hui s'en inspirer ?
Djamel - Il ya bien sûr beaucoup de styles et d'orientations très différentes aujourd'hui dans la jungle. Parce qu'il y a une qualité de production qui n'a plus rien à envier avec celle du milieu Hip-hop ou de la Techno. Les styles ont effectivement beaucoup évolué avec le temps. Il y a eu le son Liquid Funk, le courant Soul Full - grâce à Fabio au départ avec des labels comme Hospital… Ce qui fait qu'il y en a pour tous les goûts.

Peut-être y a-t'il moins de main mise de la part des producteurs anglais ?
Tarik - Non, je crois que la main mise reste toujours aussi importante, mais il y a de plus en plus de producteurs qui ont tiré leurs épingles du jeu et qui ne sont plus anglo-anglais, si on peut dire. Il y a par exemple Pendulum, australiens ou Marky, brésilien, mais qui gardent néanmoins toujours un lien étroit avec la scène anglaise. Ce qui n'est pas un souci en soi. Le Hip-hop vient des Etats-Unis et ont ne pourra jamais lui enlever cela, même si le mouvement s'est diversifié…
Djamel - De même que le Reggae vient de Jamaïque - toute la philosophie de ce mouvement vient de là-bas - pour autant la scène est aujourd'hui mondiale et il y a du Reggae un peu partout…

Bon exemple le Reggae. De la rencontre de ce son avec l'électro est né la Dub. Est-ce que vous pensez que la `philosophie´ Break beat peut s'exporter et influencer d'autres styles musicaux ?
Tarik - Oui, on le voit déjà nettement en Angleterre, dans des sons on va dire `de la rue´ comme le Two Step, le Grime, le School Break. Il y a dans ces courants, beaucoup de gens qui viennent - ou qui ont écouté - de la Drum'n'Bass. Ils se sont inspirés de tout ce qui est infrabasse comme de la manière de construire des beats etc… Sinon il y a aussi des artistes qui utilisent des boucles ou des séquences Drum'n'Bass dans leur musique, notamment dans le Jazz, comme avec Erik Truffaz, Sayag Jazz Machine ou Laurent de Wilde.
Djamel - La scène Dub ou la scène Free qui a de plus en plus fréquemment des projets qui s'orientent vers la fusion. On sent bien que des artistes comme Timbaland ou Neptunes, ont écouté des sons anglais et donc de la Drum'n'Bass entre autre. Je pense que la Jungle a trouvée son identifié propre pour marquer l'histoire de la musique et ainsi influencer d'autres styles musicaux.
Tarik - Maintenant, de là à dire que le public va s'apercevoir et comprendre que derrière Miss Eliott ou get ur freak on, par exemple, il y a un beat jungle il y a une marge. Je ne le crois pas. C'est ce qui est un peu dommage.
Djamel - Comme dans tous les clips ou les jingles qu'on peut entendre à la télévision ou à la radio…

Propos recueillis par Patrick Herrmann