Communiqués - presse - tekNoz BZH 2005

jeudi 7 juillet 2005 - Tek'noz de Carnoët : l'État s'explique
Il a fait le choix d'accompagner pour minimiser les risques

Retour à froid sur l'organisation et la tenue du Tek'noz de Carnoët avec Didier Perrocheau, directeur de cabinet du préfet des Côtes-d'Armor. Avec Pierre-Henry Maccioni, préfet, il a supervisé l'action de l'État sur le Tek'noz.

Le Tek'noz, moment culturel ou vaste marché de la drogue ?

Comme il y en a eu d'autres dans le passé, c'est un phénomène musical. C'est aussi un lieu d'utilisation massive de stupéfiants et d'alcool. Comme beaucoup de ceux qui ont passé des heures sur le site, je n'en suis pas sorti indemne. J'ai vu des horreurs : des êtres humains qui avaient perdu toute dignité sous l'influence de l'alcool, de la drogue.

L'État organisateur de ce marché de la drogue. Paradoxe ?
Nous n'étions pas organisateurs, mais accompagnateurs. Il est une époque où le gouvernement a voulu ignorer ce mouvement. C'étaient les raves sauvages. On a vu le résultat à Paule (Côtes-d'Armor) ou au Faouët (Morbihan). Soit on continuait d'ignorer, et tout le monde y perdait : raveurs, riverains, État. Soit on décidait d'accompagner avec le souci de minimiser le risque, de faire que l'événement se passe le moins mal possible. Ce qui ne veut pas dire que nous laissons faire. Pierre-Henry Maccioni avait donné des consignes de sévérité en matière de trafic de stupéfiants. C'est peut-être une goutte d'eau dans la mer, mais les forces de l'ordre ont obtenu d'importants résultats. En matière de sécurité routière, 319 infractions dont 30 liées à l'alcool et 20 à la drogue. En matière de drogue, d'importantes prises (1) et la saisie de 63 000 € liés à la vente de drogue. 38 personnes ont été placées en garde à vue, 17 déjà condamnées à des peines allant de huit mois à quatre ans de prison. 15 sont en attente de jugement. La seule drogue saisie sur le trafiquant condamné à quatre ans représentait 150 000 € à la revente.

Un Teknival lié au Vieilles Charrues, une fatalité ?
Les chiffres indiquent que 40 % du public des Teknivals français vient de Bretagne. Ce mouvement existe donc vraiment ici. C'est pourquoi il a été convenu que chaque année, un des quatre départements accueillerait un Teknival. Le point de départ, c'était le festival off, en marge des Vieilles Charrues. Quand les Vieilles Charrues ont pris leurs distances, il a fallu se débrouiller. L'an dernier à Scaër (Finistère), sur suggestion de Pierre-Henry Maccioni, nous avons déconnecté les dates des deux événements. Logique que nous avons maintenue cette année à Carnoët. Reste la déconnexion géographique : ce sera en 2006 puisque c'est en Ille-et-Vilaine qu'aura lieu le Teknival.

Terrains réquisitionnés, agriculteurs méprisés ?
Il n'y a pas en Côtes-d'Armor de terrains publics répondant aux critères. L'ancien aérodrome de la Plaineville (Saint-Brieuc) appartenant à la chambre de commerce ? Oui en matière d'accessibilité, de praticabilité, de superficie disponible. Non en termes d'environnement : 117 000 habitants dans un rayon de 5 km. L'objectif est bien de trouver des zones à faible densité de population, pour déranger le moins de monde possible. Carnoët répondait à tous les critères, d'autant que le côté encaissé du site empêchait une trop vaste dispersion des sons. Pendant le Teknoz, nous avions mis un numéro de téléphone à disposition des riverains : nous avons eu deux appels. L'État de droit permet la réquisition de façon très encadrée pour donner des garanties aux réquisitionnés. C'est pourquoi le préfet a pu leur garantir une indemnisation rapide et dans de bonnes conditions (2).

Le crime ? Le bilan ?
L'assassinat de la jeune Mathilde a été un coup de tonnerre. On ne peut pas admettre que des jeunes qui vont dans une fête n'en ressortent pas vivants. S'il n'y avait pas eu cette terrible affaire, chacun se serait accordé à dire que le bilan était satisfaisant. Nous avons géré correctement, sans un kilomètre de bouchons, un flux de 13 000 véhicules. Pour la première fois, nous avions choisi de séparer la zone de sons et la zone de parking. Les médiateurs étaient contre. Mais ça nous a permis de séparer les raveurs de trois jours des jeunes venus passer uniquement une soirée et désirant rentrer chez eux le soir. C'est ce qui a permis aussi de contrôler rapidement 13 000 véhicules et de relever 40 000 identités à la demande de la Justice, après le crime. Une de nos grosses craintes était liée aux risques de déshydratation. Nous avons installé sur site une usine de production d'eau, appartenant au ministère de l'Intérieur, et utilisée lors des grandes catastrophes type inondations ou tremblements de terre. Elle a produit cinq tonnes d'eau par heure. Les bénévoles de Médecins du monde ont distribué 4 000 éthylotests que nous leur avions fournis. 391 personnes ont été transportées sur les différents postes de secours. 27 ont été hospitalisées le plus souvent pour un temps court. La plus gravement atteinte, après avoir bu de l'ammoniaque, a été envoyée à Pontchaillou (Rennes) avant d'être admise dans un établissement costarmoricain.

Les médiateurs (3), organisateurs ou pas ?
Nous avions besoin d'interlocuteurs. Nous avons vu, le 12 mai, arriver une personne qui se présentait comme médiateur. Puis d'autres. La première chose qu'ils m'ont déclaré est qu'ils n'assumeraient aucune responsabilité ! Entre le 12 mai et la veille du Tek'noz, nous avons tenu sept réunions, soit 13 heures de discussion. C'étaient des conseilleurs, pas des payeurs. On a le droit de parler quand on assume ses responsabilités. Il y a des dizaines de manifestations réunissant des milliers de personnes chaque année en Côtes-d'Armor. Comme Bobital (130 000 personnes) le week-end dernier. Comme la Pierre-Le-Bigault en même temps que le Tek'noz. L'intervention de l'État est légère car il y a là des équipes d'organisateurs efficaces, qui assument leurs responsabilités. C'est aussi parce qu'il n'y avait personne pour assumer que l'État a dû accompagner aussi fortement le Tek'noz.

(1) 4,4 kg d’herbe de cannabis, 3,3 kg de résine de cannabis ; 12500 cachets d’ecstasy, 1,2kg de cocaïne, 740 g d’héroïne, 1500 mines de LSD, 210 cachets d’amphétamines, 7,5 gr de crack.
(2) Ouest-France du 6 juillet.
(3) Certains d’entre eux s’en prenaient à Didier Perrocheau dans notre édition du 30 juin.


mercredi 6 juillet 2005 - Tek'noz : indemnisations en cours - Les agriculteurs devraient recevoir leur chèque sous peu

D'ici à la fin juillet, tous les agriculteurs dont les terrains ont été réquisitionnés pour le Tek'noz de Carnoët auront été indemnisés. La préfecture s'y engage.
Certains agriculteurs de Scaër, dans le Finistère - dont les terrains avaient été réquisitionnés pour le Teknival de juin 2004 - ont dû attendre mai 2005 pour être indemnisés. Les choses devraient aller beaucoup plus vite après le Tek'noz des 24 au 26 juin à Carnoët.

« Le préfet, Pierre-Henri Maccioni, avait posé comme préalable à la réquisition des terrains un traitement digne des agriculteurs. Dès son retour au ministère de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy a donné des consignes pour que l'indemnisation soit une priorité absolue », explique Didier Perrocheau, directeur de cabinet du préfet des Côtes-d'Armor. Pierre-Henri Maccioni s'est donc engagé auprès des personnes concernées à ce qu'elles recoivent leur chèque « d'ici à la fin du mois de juillet ».

Avant le Tek'noz, un état des lieux des 60 ha réquisitionnés a été établi avec les agriculteurs. Les lundi et mardi qui ont suivi le festival, la direction départementale de l'Agriculture a dressé avec les intéressés « un état des dommages. Nous avons pris comme barème celui des calamités agricoles et des dégâts de gibier. Sans être laxiste, nous l'avons appliqué de manière bienveillante pour tenir compte de la spécificité du Tek'noz. Chaque agriculteur s'est vu proposer une transaction individuelle. Tous l'ont signée ».

Des transactions ont également été proposées à quelques agriculteurs dont les terrains situés en périphérie de la zone réquisitionnée ont subi des dommages. « Nous avons été amenés à chauler quelques surfaces. » Tous ces dossiers ont été transmis au trésorier payeur général vendredi dernier. Préférant attendre encore quelques jours pour y voir plus clair, Didier Perrocheau n'avance pas d'estimation du coût du Tek'noz pour l'État. « Nous n'avons pas comptabilisé, par exemple, la mise à disposition des gendarmes puisque ça rentre dans le cadre de leurs missions. Mais outre l'indemnisation des agriculteurs, nous avons engagé un certain nombre de dépenses : les interventions des pompiers, le génie civil (tranchées, aménagement de toilettes, etc.), la fourniture de 15 000 bouteilles d'eau, etc. ». Mais on sera très loin du million d'euros parfois avancé. La facture se situera sans doute dans une fourchette de 200 000 € à 300 000 €.

Alain TCHÉRÉPOFF.


jeudi 30 juin 2005 - Tek'noz : les teuffeurs s'expliquent
Ils reviennent sur l'organisation de la rave géante de Carnoët


Mouvement culturel, drogue, organisation, et finalement le drame de la mort d'une jeune fille... Plusieurs teuffeurs reviennent sur le Tek'noz 2005 à Carnoët, dans les Côtes-d'Armor. Louis, Julien, Amandine, Stéphane, de jeunes Bretons, expliquent aussi leur passion pour cette musique.
o Contact avec la préfecture. « J'ai été dès le départ l'interlocuteur privilégié de la préfecture et de son directeur de cabinet, explique, non sans une certaine amertume, Louis Savard, un Briochin de 26 ans. L'année dernière tout s'était mieux passé avec la préfecture du Finistère. Cette année, sur le site de Carnoët il était prévu que nous soyons en contact permanent et nous leur avions même donné un de nos talkies-walkies. Mais, dès le samedi, le contact était rompu de leur côté. On a essayé de les avoir, y compris par portable, mais aucune réponse. Pourtant on en avait des choses à leur dire... »

o Le meurtre (1). « Ce drame nous a tous abattus. Cette sapinière était un des endroits où nous allions aux toilettes car, pour ça non plus, nous n'avons pas obtenu ce que nous attendions de la préfecture. Dès le début nous nous sommes inquiétés de ce lieu, propice aux agressions mais aussi aux incendies avec la sécheresse. Le directeur de cabinet nous avait promis des pompiers et des gendarmes en permanence à cet endroit-là, mais il a dû changer d'avis. » Les riverains avaient également eu la promesse d'avoir des gendarmes dans leur ferme, mais là aussi la préfecture a dû changer d'avis.

o Sapeurs-pompiers. « On a vraiment été contents des relations établies avec les sapeurs-pompiers sur place. C'était sécurisant et en plus ils sont vraiment sympas. Ce sont eux et le GIR qui nous écoutaient mais ils n'avaient pas les pleins pouvoirs pour nous aider. »

o Drogue. « Ce serait idiot de nier qu'il n'y a pas de drogues autour et dans un rassemblement comme celui-là. Mais dès le début nous avons dit que nous étions pour que les forces de l'ordre fassent leur travail et arrêtent ceux qui vendent leur dope. Pour ma part, comme pour la plupart de ceux qui font du son, on n'y touche pas. C'est un problème de santé publique et nous sommes bien contents d'avoir des associations de prévention sur notre fête. »


o Mouvement culturel. « La techno c'est un véritable mouvement culturel et chaque mouvement a eu ses drogues, que ce soit les hippies, les rockers ou même les adeptes du reggae. Maintenant c'est nous, mais il ne faut pas généraliser. Il faut aussi savoir que la présence des chiens vient du fait que beaucoup de teuffeurs sont des voyageurs. Leurs chiens sont des compagnons, des protections. Quant aux habits kaki, ce sont des habits solides mais surtout c'est comme un uniforme et l'idée vient d'Angleterre où on évite, par l'uniforme, toute discrimination par l'argent. Riches ou pauvres, nous sommes tous pareils. »


o Vieilles Charrues. « Ce Tek'noz est un festival à part entière. Il faut arrêter de dire qu'il est en marge des Vieilles Charrues. On peut le faire où ils veulent en Bretagne et nous avions même proposé des coins comme l'ancien aérodrome de Saint-Brieuc mais, une fois de plus, nous n'avons pas été écoutés. On ne voulait pas que des terres d'agriculteurs soient réquisitionnées, mais le directeur de cabinet ne nous a pas laissé le choix. Il a répondu qu'ils se chargeaient des paysans. »

(1) Les obsèques de la victime, Mathilde Croguennec, seront célébrées ce vendredi, en l’église de La Roche-Derrien, à partir de 14 h 30.

Nicolas DENOYELLE.


jeudi 30 juin 2005 - Drogue au Tek'noz : 4 ans ferme
Une importante saisie évoquée devant le tribunal


10 000 cachets d'ecstasy, 890 grammes d'héroïne et 820 g de cocaïne : à l'issue du Tek'noz, à Carnoët, les gendarmes ont trouvé ces stupéfiants dans le sac d'un homme. Il a été condamné à quatre ans de prison. Son accompagnateur a, lui, écopé de trois mois.
La scène se déroule à la fin du Tek'noz, à Carnoët. Deux gendarmes mobiles voient deux hommes endormis sous un arbre, avec, à leurs côtés, un sac contenant une grande quantité de stupéfiants. 10 000 cachets d'ecstasy, 590 g d'héroïne et 820 g de cocaïne. Les contrevenants sont interpellés.

Ils sont venus au Tek'noz avec un couple de teuffeurs. Sur place, Éric Vaillant, sans domicile fixe, 37 ans, aurait trouvé ces produits derrière un camion de son. « Je l'ai ensuite caché sous une toile de tente », a-t-il indiqué, au tribunal de grande instance de Guingamp.

« Mais vous n'avez pas été surpris de trouver ça ? » s'est étonnée la juge, Valérie Picot-Postic. « Si, a admis Éric Vaillant. J'ai eu une petite hésitation. Mais je l'ai pris. Je voulais l'emmener chez moi. » Son collègue, Yann Bardin, 34 ans, domicilié à Elbeuf (Seine-Maritime), n'a rien vu venir. Consommateur, il était toujours sous l'effet des stupéfiants. Encore assommé, lors de la comparution immédiate, il dit « n'être au courant de rien ».

Éric Vaillant est consommateur depuis une dizaine d'années. Sur site, il a « pris un peu de tout. Et vendu deux grammes d'héroïne et dix grammes d'ecstasy. » Un propos qui engendre un certain scepticisme du parquet. Dans la mesure où le prévenu a déjà été condamné pour détention de stupéfiants. « Mais peut-être est-ce l'occasion qui a fait le larron. » Concernant Yann Bardin, le ministère public reproche « une consommation presque classique sur ce type de manifestation ».

Son avocat, Me Papion, appuie : « Mon client a plus le profil d'un teuffeur qu'un dealer. » À son avis, ce Tek'noz était un « supermarché de stupéfiants, mais aussi un libre-service ». Pour Me Quintard-Playe, Éric Vaillant a surtout profité d'un concours de circonstances. « Si c'était un vrai dealer, il s'y serait pris autrement. »

Le tribunal a suivi les réquisitions du parquet : Éric Vaillant a été condamné à quatre ans de prison ferme et à 113 300 € d'amende douanière ; Yann Bardin à trois mois ferme. Les deux hommes sont interdits de territoire breton pendant cinq ans.

Jean-Michel JOUAN.


mercredi 29 juin 2005 - Drogue au Tek'noz : 6 nouvelles condamnations

Déjà douze condamnés pour les affaires de stupéfiants liées au Tek'noz, à Carnoët. Hier, le tribunal de Guingamp a, en comparution immédiate, condamné six personnes à des peines de huit à quinze mois ferme.

Pour le procureur Stéphane Chassard, le Tek'noz, à Carnoët, s'est avéré « un supermarché de la drogue. Avec des revendeurs venus de toute la France amasser des sommes considérables ». Depuis, les comparutions immédiates se succèdent devant le tribunal de grande instance de Guingamp.

Hier, la première affaire concernait un homme de 23 ans, originaire de Valence. Sur site, il a vendu à la criée quelques grammes de stupéfiants, surtout du LSD.

Les gendarmes ont aussi retrouvé 900 € sous la semelle de ses chaussures. « C'est plus un bonimenteur qu'un dealer », a estimé la défense. Il est venu « faire de l'argent, même s'il n'a pas effectué beaucoup de transactions ». Jaoued Chait a été condamné à douze mois de prison, dont huit avec sursis.

L'autre affaire concernait cinq hommes de Nanterre âgés d'une vingtaine d'années : des amis d'enfance descendus avec trois voitures dans le centre-Bretagne, pour le Tek'noz, même si l'un d'entre eux a indiqué dans un premier temps « être venu pour une course de vélo ». Un autre a dit qu'il « voulait aller dans le sud et qu'il s'est retrouvé à Carnoët ».

Devant les juges, Mohamed Iguiouchbar a admis avoir vendu vingt à trente cachets d'ecstasy. Mourad Imastofine a, lui, livré une autre version : il a prétendu vendre des cannettes de bière pour « arrondir ses fins de mois ». Un argument réfuté par le parquet, qui note que le groupe est « allé jusqu'à proposer de l'ecstasy aux gendarmes ».

Par la suite, les forces de l'ordre ont retrouvé les jeunes gens dans un hôtel de Saint-Agathon, avec une somme de 7 715 €.

Les réquisitions, de dix à douze mois ferme, ont fait réagir Me Bouvier, l'avocat de Mohamed Iguiouchbar. « On doit pouvoir individualiser les cessions qu'on oppose aux prévenus. Vous ne jugez pas un phénomène mais des personnes. »

Me Papion, qui défendait les autres prévenus, remarque qu'on demande aux juges de « décider de l'avenir proche de jeunes hommes, sur la base de simples filatures ».

Mourad Imastofine et Khalid Agourram ont été condamnés à quinze mois ferme, Reda Mehdi Imastofine et Mohamed Iguiouchbar à douze mois ferme, et Mohamed Rezig à huit mois ferme. Ils devront verser in solidum 7 500 € d'amende douanière.


mercredi 29 juin 2005 - Sentiments partagés autour du Tek'noz
Au lendemain de la rave de Carnoët marquée par un meurtre


L'enquête sur le meurtre de la jeune Mathilde Croguennec, tuée aux abords du Tek'noz de Carnoët, se poursuit. À Perros-Guirec, où elle est née, les habitants sont sous le choc. Tandis que sur le site de la rave, les riverains expriment leur colère.

GUINGAMP. - Mathilde Croguennec, 18 ans, victime d'un meurtre près du site du Tek'noz de Carnoët a été tuée de plusieurs coups de couteau. Hier, les résultats de l'autopsie n'avaient toujours pas été communiqués.

À 70 km de là, autour du port de Perros-Guirec d'où la jeune fille est originaire, c'est la consternation. « Les gens n'abordent pas le sujet », note Louis Symoneaux, conseiller municipal. En centre-ville, en revanche, les propos sont plus virulents et la colère affleure. Le maire de Perros, Yvon Bonnot, s'interroge : « Le moment d'émotion passé, concernant une très vieille famille d'ici, il faudrait réfléchir à l'avenir ce genre de manifestation. »

Une question que se posent également ceux qui ont vécu la rave géante de Carnoët sans l'avoir choisi. Ainsi ces riverains rencontrés, hier, près de l'entrée du parking. « Ça fait quatre nuits que je ne dors plus », confie l'un d'eux. Il reconnaît ne pas avoir souffert de la sono et que « sur le site-même, les choses ne se sont pas trop mal passée. » Le problème, ce fut « le va-et-vient incessant des voitures, l'énervement de certains « teuffeurs » et les divagations de jeunes complètement défoncés partout autour des maisons. »

« On en ressort abattus... »

Même écho négatif du côté des agriculteurs de Carnoët et de Plourac'h dont les terrains ont été réquisitionnés. « Nous saurons en fin de semaine, combien on sera indemnisés soulignent-ils, les traits tirés. Quoi qu'il en soit, on en ressort abattus et plus jamais on ne veut revoir ça ici, sinon on se fâchera. »

Le préfet, lui-même, finit par admettre qu'avec cette rave géante, les limites ont été atteintes. Certes, une fois la musique éteinte, les « teuffeurs » ont pris soin de regrouper les sacs poubelle, mais les fourrés restent jonchés de lames de rasoir, seringues et autres morceaux de verre. « Il est évident qu'on ne peut pas contrôler tout le monde quand il y a 40 000 personnes sur un site, justifie Stéphane, 30 ans, un « teuffeur » de Lorient, chaud partisan d'un Tek'noz qu'il a trouvé « vraiment bien ».

Pour lui et ses amis, « la techno, c'est une passion et l'on n'a pas besoin de se défoncer pour la vivre. Dans trente ans, ce phénomène, encore récent, sera vu d'un meilleur oeil », assure-t-il.

Le tribunal de Guingamp a déjà condamné douze personnes à des peines de 8 mois à 2 ans de prison. Les comparutions se poursuivent. Les gendarmes ont saisi « 12 500 cachets d'ecstasy, 1,1 kg de cocaïne, 575 g d'héroïne, 3,280 kg de résine de cannabis, 4 kg d'herbe, 1 053 timbres, 172 mines de LSD », des amphétamines, du krach, une somme de 63 500 €...


Nicolas DENOYELLE


mardi 28 juin 2005 - 46 000 € en espèces dans les voitures

Dimanche, 7 h, sur le parking de la station Total de Ploumagoar, au bord de la voie express, à la sortie de Guingamp, en direction de Saint-Brieuc. Quatre voitures, dont deux de location, se garent tour à tour, avec quinze personnes à bord qui reviennent du Tek'noz de Carnoët et rentrent en région parisienne. Les gendarmes, qui les filent et les photographient depuis le début du festival sont là aussi. Ils les interpellent et trouvent en tout 46 000 € d'argent liquide, 73 g d'un mélange de cocaïne et d'amphétamines, ainsi qu'1 g de cocaïne pure.

Le tribunal de Guingamp entendait, hier soir, juger ces quinze personnes en comparution immédiate. « Taz, Taz ! Speed, speed !.... Ce festival, c'était la vente à la criée », décrit le procureur, Stéphane Chassard, qui a passé une partie de la nuit au milieu de la fête. Il estime que ces 46 000 € proviennent de la vente de substances, dont l'équivalent d'1 kg de cocaïne. 8 610 € ont été retrouvés sur une jeune femme, assistante de direction, l'une des seules personnes à travailler régulièrement parmi celles qui comparaissent. Son compagnon explique que c'est lui qui a placé là l'argent, à l'insu de son amie, pendant qu'elle dormait. Beaucoup nient avoir dealé quoi que ce soit et disent ne pas se connaître les uns les autres. Onze de ces personnes demandent un délai avant d'être jugées, pour mieux assurer leur défense.

Le tribunal a finalement renvoyé l'affaire au 21 juillet. Mais il a ordonné le maintien en détention des quinze personnes jusqu'à cette date.


mardi 28 juin 2005 - Teknival : un meurtre et 27 hospitalisés
Une jeune fille retrouvée dévêtue et égorgée dans un champ à Carnoët

À la sortie de la rave, lundi matin, 13 000 véhicules ont été fouillés par les gendarmes.

Alors que les derniers raveurs quittaient le site de Carnoët (Côtes-d'Armor), hier, les investigations continuaient pour tenter de retrouver le meurtrier de la jeune fille découverte dimanche matin. Âgée de 18 ans, Mathilde Croguennec habitait Langoat, près de Lannion et se passionnait pour le cheval.
La tension est restée forte, hier, à Carnoët, sur le site qui a accueilli pendant trois jours 40 000 « teuffeurs » pour la seule rave party géante autorisée, cet été, en Bretagne. Dimanche matin, deux jeunes « teuffeuses » ont fait une macabre découverte. Dans un champ en contrebas de la rave , à l'orée d'une sapinière, une jeune fille gisait dévêtue et égorgée.

Une victime difficile à identifier. Enquêteurs et techniciens de l'investigation criminelle de la gendarmerie ont ratissé les lieux pour rechercher le moindre indice. Dans la nuit de dimanche à lundi, ils ont réuni des éléments suffisants pour identifier la victime et contacter la famille.

Mathilde Croguennec était âgée de 18 ans. Née à Perros-Guirec, elle habitait avec sa mère à Langoat, commune entre Lannion et Paimpol. « C'était une jeune fille très dynamique, sympathique et passionnée d'équitation, confie une amie. Une amoureuse du cheval et elle passait un Bafa [Brevet d'animateur] afin de pouvoir enseigner le cheval. »

700 interventions, 27 hospitalisés

Du côté du parquet de Guingamp, l'on se contentait, hier, de confirmer l'âge de la victime et son domicile près de Lannion. « L'enquête a été confiée à la section de recherches de la gendarmerie de Rennes. Une autopsie a été pratiquée, ce lundi, à Brest. Sur le site de la rave, nous avons aussi procédé à des contrôles systématiques d'identité ainsi qu'à des relevés d'ADN », soulignait, hier soir, le procureur de la République de Guingamp, Stéphane Chassard.

Du côté des riverains, on ne se remet pas du drame qui a endeuillé le rassemblement techno. « Effrayant qu'un meurtre ait pu être commis, ici, dans notre petite commune bien tranquille, confiaient certains. Au départ, on a vu un grand rassemblement, plutôt sympa. Mais à la fin, on trouvait que certains devenaient agressifs. On a même vu des jeunes venir frapper aux portes, complètement défoncés. D'ailleurs, on nous dit qu'il y a eu d'autres morts, mais cette fois liés à la rave elle-même. »

Une rumeur que ne confirment pas les gendarmes « Médecins du monde a dû s'occuper de 300 personnes. De notre côté, ce sont 401 personnes qui ont été prises en charge dans les postes médicaux sur le site. En tout, 76 de ces jeunes ont nécessité une évacuation sur l'hôpital de campagne installé à Carnoët, essentiellement pour des entorses avec déchirures. Enfin 27 ont été considérées comme plus graves et ont nécessité un transfert vers des hôpitaux. » Ces personnes souffraient de fractures et d'intoxications liées à la prise de produits stupéfiants. « Et deux cas plus sérieux ont nécessité une évacuation par hélicoptère vers les hôpitaux de Saint-Brieuc et de Rennes. Pour l'un d'eux, il avait avalé de l'ammoniaque. » Sans compter qu'un jeune a reçu un coup de couteau. Il a été hospitalisé à Guingamp.

Dans le cadre de l'enquête pour meurtre, au total 13 000 véhicules ont été fouillés. Hier, en fin de journée, seules les dépanneuses circulaient encore à Carnoët, pour enlever les véhicules en panne ou ceux dont les propriétaires avaient perdu les clefs.

Nicolas DENOYELLE


mardi 28 juin 2005 - Drogue au Tek'noz : le tribunal cogne
Après Carnoët, 19 comparutions immédiates à Guingamp

De lourdes peines ont continué de pleuvoir, lundi, au tribunal de Guingamp, pour du transport, de la revente ou de l'usage de stupéfiants au Tek'noz de Carnoët. Parmi les 19 personnes appelées en comparution immédiate, plusieurs ont préféré se dire « arnaqueurs » que de se reconnaître « dealers ».
« C'était une arnaque. Excuses au tribunal... et aux raveurs ! » Devant le tribunal de Guingamp, Mehdi, 23 ans, de Bordeaux, explique que les substances qu'il comptait vendre au Tek'noz de Carnoët n'étaient que de la poudre de perlimpinpin. Ses soi-disant timbres de LSD n'étaient que du support papier (acheté 30 € au récent teknival de Bourges) enduit d'huile pimentée. Ses minipointes de LSD, des nouilles peintes d'encre noir. Du petit artisanat, quoi. Le temps qu'un laboratoire d'analyses expertise ces produits, le tribunal maintient Mehdi en détention et le rejugera le 13 juillet.

Quand il est arrivé à la gare de Carnoët, vendredi, Mehdi se trouvait en compagnie de Karim Méggaji, un père de famille de 28 ans, de Saintes, dont il dit avoir fait la connaissance dans le train. Karim est à peine descendu du train, que tout un flot de gélules s'échappe du bas de son pantalon... Sous l'oeil médusé des douaniers. 97 gélules en tout, que Karim dit avoir lui-même confectionnées avec des gélules amincissantes, de l'aspirine et des graines broyées d'anis. « Une arnaque », se défend-il, mais les analyses y décèlent des traces d'amphétamines. Malgré son casier judiciaire vierge, le tribunal condamne Karim Méggaji à 1 an prison et à une amende douanière de 194 €, ainsi qu'à une interdiction de séjourner en Bretagne de trois ans.

Khalid Ghazoui, 28 ans, a fait le déplacement de la région parisienne au volant d'une Renault 25. Pour venir vendre des casquettes de marque NBA (30 € pièce) et de la bière. Sur la route, des douaniers ont méticuleusement fouillé sa voiture, sans rien trouver. Samedi, à 3 h, au Tek'noz, quand les forces de l'ordre lui tombent dessus, c'est des cachets d'ecstasy qu'il est en train de vendre 5 € pièce. « De l'aspirine, du doliprane, du viagra... Une arnaque. Je n'ai jamais été un dealer de ma vie. Je regrette d'avoir cédé à la tentation et accepté de revendre ces cachets après les avoir troqués contre six casquettes. » Il a aussi sur lui 1 195 € et 2,5 g de cannabis.

« Un vaste marché »

Le tribunal lui reproche une trentaine de transactions et une « provocation » à l'usage de stupéfiants. « L'État a sa part de responsabilité : soit on interdit ou on n'interdit pas ce type de manifestation », relativise son défenseur, Me Lionel Papion. D'autant qu'un peu avant, Béatrice Bréart, substitut du procureur vient de s'élever : « Le teknival, sous prétexte d'être festif, n'est qu'un vaste marché de la drogue, avec ecstasy, héroïne, cocaïne, LSD, gaz hilarant dans des ballons de baudruche... » Le tribunal condamne Khalid Ghazoui à 1 an de prison, dont 4 mois avec sursis et à 10 € d'amende douanière.

Venu de la région parisienne avec un ami actuellement hospitalisé, Abdeljalil Moussa, 22 ans, a lui été condamné à 2 ans de prison, dont 12 mois avec sursis, à une amende douanière de 1 600 € et une interdiction de séjourner en Bretagne de 3 ans. Interpellé au Tek'noz, il portait sur lui 108 cachets d'ecstasy et a reconnu en avoir vendu 200. Un trafic aussi destiné à alimenter sa consommation personnelle : sept joints par jour et, régulièrement, de l'ecstasy et de l'héroïne.

Pour mémoire, le tribunal avait déjà prononcé, vendredi, des peines à l'encontre de quatre personnes : 2 ans de prison ferme pour l'une et 1 an pour trois autres. D'autres comparutions immédiates se poursuivent, ce mardi.


lundi 27 juin 2005 - Le Tek'noz endeuillé par le drame
La rave-party s'est achevée hier soir dans la tristesse

Fin dramatique pour le Tek'noz. Hier dans la matinée, une jeune femme, apparemment victime d'un meurtre, a été retrouvée à proximité du site de la rave-party. La nouvelle s'est propagée très vite parmi les 40 000 « teuffeurs ». Ils ont été systématiquement contrôlés.
Telle une ombre noire s'abattant sur la fête, la rumeur du meurtre s'est propagée dès la fin de la matinée d'hier. Les teuffeurs se sont peu à peu écartés des murs de sons. Les uns partagés entre l'incompréhension et la déception, « tout se passait bien jusqu'ici ». Les autres ne cachant pas leur colère, « notre fête est définitivement entachée ». Départ prévu ou précipité ? Beaucoup ont finalement rejoint leur voiture. Depuis le matin, les autorités avaient déjà noté des départs massifs de véhicules.

En milieu de journée, un embouteillage de plusieurs centaines de voitures s'est formé aux entrées des parkings.

« Dans le cadre d'une affaire judiciaire grave, nous procédons à des contrôles d'identité systématiques », a expliqué le chef d'escadron Alexandre Korsakoff. Les noms et adresses de chacun des passagers ont été notés par les gendarmes. Certains automobilistes ont dû attendre deux à cinq heures avant de pouvoir prendre la route, où là encore d'autres contrôles les attendaient. Les sorties des parkings étaient encore très encombrées, hier soir.

Une triste et dramatique fin, donc, pour la rave-party qui s'était plutôt bien déroulée, malgré les problèmes liés à la drogue et les nombreux soucis médicaux survenus. Durant les trois jours, six cents soins ont été prodigués sur place. Quinze personnes ont dû être évacuées pour des cas graves vers les hôpitaux de Carhaix, Guingamp et Saint-Brieuc. Hier soir, de nombreux jeunes étaient pris en charge au centre hospitalier de Plouguernével pour des troubles d'ordre psychologiques, liés à la rave.
Cécile LASCEVE.


samedi 25 juin 2005 - Tek'noz : le dispositif mis en place
Ceux qui veulent faire la fête s'installent et les gendarmes veillent au grain.

Plus de 40 000 teuffeurs sont attendus depuis hier soir dans le Centre-Bretagne, à Carnoët. Des jeunes venus vivre leur mouvement culturel appelé Tek'noz 2005. Sur les routes et sur le site, un millier de membres des forces de l'ordre et de sécurité ont été mobilisés. Et les premiers dealers ont été jugés.
Chaleur, poussière, jeunes de tout le Grand-Ouest et, plus loin, murs de sons (enceintes les unes sur les autres) et dispositif de sécurité impressionnant : pas de doute, le Tek'noz 2005 a bien démarré à Carnoët, dans le Centre-Bretagne. Hier en fin d'après-midi, les 80 poseurs de sons et ceux qui les accompagnent représentaient près de 4 000 personnes et, dans la soirée, les 120 hectares de parkings commençaient à se remplir. Sur le terrain, Nicolas, Vivien et bien d'autres bénévoles de la rave, appelés aussi médiateurs, distribuaient conseils et bouteilles d'eau. « Sur les routes on ne pose pas les bonnes questions à ceux qui arrivent. Du coup ils sont mal aiguillés, ont-ils apostrophé le directeur de cabinet du préfet. « Je vais arranger ça au plus vite », a répondu celui-ci. « Tout le monde est énervé, mais c'est normal, expliquait l'un des jeunes. On ne veut pas poser de problèmes aux gens, on veut juste vivre notre mouvement, notre manifestation culturelle. » Un message que le préfet Pierre-Henry Maccioni dit avoir compris. « Ce phénomène correspond aux rassemblements comme Woodstock, qu'on a vécu à une autre époque. Maintenant que tout a commencé, mon premier souci est de veiller à la sécurité des jeunes sur place. Ensuite, je veillerai également à ce que les agriculteurs dont les 180 hectares de champs ont été réquisitionnés soient indemnisés au plus vite. » Et la préfecture n'a pas lésiné sur les moyens humains, avec un millier d'hommes déployés, et matériels avec un hélicoptère, une usine à eau potable, des projecteurs...

Saisies de stupéfiants

Que tout se passe bien, c'est également ce que veulent les médiateurs du Tek'noz. Ils s'opposent d'ailleurs à la venue de dealers, mais à chaque fois, des revendeurs de drogues tentent de percer le dispositif des forces de l'ordre. Ce ne fut pas une réussite pour tout le monde. Les gendarmes ont procédé à des fouilles du site, jeudi. Des cachets d'ecstasy, 1, 6 kg de résine de cannabis, et 14 g de cocaïne ont été découverts, enfouis dans le sol. Hier après-midi, quatre personnes, âgées de 20 à 44 ans, ont été jugées en comparution immédiate au tribunal de grande instance de Guingamp. David Carlier et Brian Soltsysiak, sans domicile fixe à Reims, ont été arrêtés à proximité du site avec une cinquantaine de cachets d'ecstasy, 12 g de cocaïne, une balance de précision et 2 000 € en poche. En deux heures, ils auraient vendu 350 cachets et 13 g de cocaïne. Le premier prévenu, le seul à avoir un casier judiciaire, a été condamné à 2 ans de prison ferme, le deuxième homme à un an. Tous deux ont été conduits à la maison d'arrêt. Ils sont interdits de séjour en Bretagne pendant trois ans. Gilles Bézard, domicilié à Saint-Carné près de Dinan et Éric Massamba Soko, sans domicile fixe à Paris, ont été contrôlés sur la route près de Guingamp avec 3,6 kg de cannabis dans leur sac à dos. Ils ont été condamnés à un an de prison ferme et placés sous mandat de dépôt. Toutes les substances ont été détruites à l'issue de l'audience. « Tout le week-end des contrôles seront effectués et les revendeurs arrêtés seront jugés en procédure de comparution immédiate lundi et mardi », a prévenu le procureur de Guingamp.

Cécile LASCEVE et Nicolas DENOYELLE.


samedi 25 juin 2005 - « L'esprit des teknivals se dégrade »
Vinyles sous le bras, 44 en K-val est arrivé, hier soir, en centre-Bretagne

Les « 44 en K-val » seront de la partie, ce week-end, à Carnoët. L'association a été créée par seize amis, il y a un an, lors d'un déplacement à Revel (près de Toulouse), pour un teknival légal. Son but : promouvoir la musique électronique (drum'n'bass, hard tech et hard core).
44 en K-val réunit seize amis de longue date, autour d'une même passion. Pierre, 27 ans, est l'un d'eux. Depuis sept ans dans le mouvement des teknivals, il déplore l'ambiance qui règne aujourd'hui sur les sites : « L'esprit des raveurs s'est dégradé : une majorité de teufeurs viennent seulement se défoncer et n'en ont jamais assez. Ça pourrit petit à petit les technivals. »

« Avant, le teknival était un rendez-vous propice aux rencontres et à la discussion. » Pierre rappelle que « le respect, c'est la base du « festi » : il est multicolore, chaque « sound system » (1) fait partager son style musical ».

Pierre est amer. Il se rend compte que « nous avons créé notre association trop tard. Les free-party ont pris trop d'envergure ». Il craint le point de non-retour : « Avec des gens qui profitent plus des stupéfiants que de la musique, on a peur pour l'avenir du mouvement. »

Vinyles sous le bras, 44 en K-val est arrivé, hier soir, à Carnoët. « Avec notre « sound system », nous nous déplaçons sur les teknivals. Nos actions ne sont pas que musicales : sur notre stand, nous vendons de la nourriture, de la boisson et nous offrons surtout l'eau minérale et distribuons des sacs poubelles, pour le nettoyage du site. » 44 en K-val projette d'ailleurs d'organiser une soirée légale en juillet : reste à régler les formalités administratives.

Élodie BANNIER.


samedi 25 juin - En direct du Tek'noz de Carnoët
Ì En chiffres. La préfecture a donné quelques chiffres hier sur le dispositif mis en place. Plus de 500 gendarmes autour du site et 200 sur les routes amenant au site et 120 sapeurs-pompiers. Mais au total des forces de l'ordre et de sécurité c'est plus d'un millier d'hommes qui est mobilisé. Et côté chiffres encore, la préfecture parle d'une usine à eau potable de 5 000 litres à l'heure, ainsi que de 10 000 bouteilles d'un demi-litre distribuées.

Ì Charte des sons. Les sons ont été incités à signer une charte pour que les consignes de sécurité soient respectées, mais également que le son soit orienté de manière à gêner le moins possible les riverains.

Ì Accès fléchés. Les véhicules venant de Carhaix ou de Callac pourront suivre le fléchage mis en place par la DDE. Sur le site, des gendarmes indiquent la direction à prendre. Plusieurs parkings de plusieurs hectares sont à la disposition des teuffeurs.

Ì Hôpitaux. Les hôpitaux parés. À Guingamp, les hospitalisations et les interventions chirurgicales programmées ont été différées à plus tard et des médecins de garde supplémentaires ont été prévus. L'hôpital de Carhaix a, de la même manière, libéré des capacités d'accueil.

Ì Bonne conduite. Des tracts de bonne conduite. Des jeunes raveurs, membres du collectif des associations organisatrices, ont prévu de distribuer 20 000 tracts de « bonne conduite », sur le site du Tek'noz. Ceux-ci recommandent de « ramasser les déchets et de participer au nettoyage », de ne « pas acheter à la racaille ». Ils se terminent par un slogan : « ce rassemblement ne sera ni une poubelle, ni une marche pour la drogue ».

Ì Pétition. Sur le site du Tek'noz, des teuffeurs faisaient circuler une pétition pour dénoncer la réquisition de terres cultivées. « Il existe suffisamment de terres en jachère et de terrains militaires pour ne pas être obligé de saccager des cultures », spécifiait le texte. De son côté le préfet maintenait que l'emplacement choisi était le meilleur possible dans les Côtes d'Armor.

Ì Teknoz oui, free-party non. Pierre-Henry Maccioni, préfet des Côtes-d'Armor, a pris un arrêté interdisant ce week-end sur le département tout « rassemblement musical dit rave-party, free-party ou teknival » autre que le teknoz autorisé à Carnoët. Ses collègues préfets du Morbihan et du Finistère ont pris des arrêtés équivalents. Pierre-Henry Maccioni souligne que le Teknoz de Carnoët/Plourac'h « mobilise de manière importante les forces de l'ordre et de secours dans le but d'assurer la sécurité des participants comme des riverains ainsi que la salubrité publique ». Dans ces circonstances, un autre rassemblement du même type « ne pourrait se tenir dans des conditions satisfaisantes et présenterait des risques de troubles graves de l'ordre public ». Toute infraction à cette interdiction est « passible de sanctions » et notamment « de la confiscation du matériel », en particulier de la sonorisation.

Ì Les restrictions de circulation. La conjonction de la Pierre-Le-Bigaut et du Teknival conduit à des modifications de la circulation. La circulation sera interdite, autour de Carnoët, sur les départementales 97 et 54, jusqu'au lundi 27 juin. Sur la départementale D787 qui mène de Callac à Carhaix, ce samedi 25, de 8 h à 18 h. Et la départementale 8, au départ de Bourbriac, vers Rostrenen, jusqu'à hauteur de Saint-Nicolas-du-Pélem, toute la journée.


vendredi 24 juin 2005 - Carnoët : les premiers raveurs sont là
On attend 40 000 personnes jusqu'à dimanche sur le site du Tek'noz

Le Tek'noz démarre aujourd'hui en Centre-Bretagne. 40 000 teuffeurs sont attendus sur les terres de Carnoët et Plourac'h, pour la rave-party en marge des Vieilles Charrues. Hier, les premiers participants sont arrivés. Les gendarmes aussi.
Aux extrémités des champs et sous les arbres, des dizaines de caravanes, camions, tentes et voitures... Les premiers teuffeurs du Tek'noz, la rave-party qui débute aujourd'hui ont posé leurs sacs, hier dans la journée, sur les terres de Carnoët et de Plourac'h. En fin d'après-midi, le périmètre de 180 hectares, réquisitionné par la préfecture, paraissait encore immense. Tout devrait changer, ce week-end.

Déballant leur matériel, les raveurs n'ont pu s'empêcher de montrer leur mécontentement. « Les gendarmes nous ont mis la pression. Ils sont arrivés par dizaines, avec plusieurs voitures et des chiens. Ils ont tout fouillé, les camions, les tentes... La fête est légale. Ils n'ont pas à nous traiter comme ça. » D'autres « teuffeurs », membres du collectif des associations qui organisent la fête, étaient surtout préoccupés par les lieux. « Il y a de la paille partout, remarquaient-ils. S'il fait trop sec, ça va prendre feu. S'il pleut, on va s'embourber. Et puis, le terrain est dangereux et l'accès difficile pour les secours. Il y a des fossés trop importants pour que les camions puissent les franchir. La préfecture ne nous a pas écoutés. » Quelques mots, encore, sur une banderole, pour résumer leur colère : « Nous voulions des terrains militaires, pas des champs agricoles ». Et un jeune de conclure : « C'est un piège pour que tout ce passe mal et qu'on se retrouve avec tout le monde à dos ! »

Une pétition pour Villepin

Toute la journée d'hier, escadrons mobiles, douaniers et gendarmes ont filtré les véhicules entrant sur le site. Les « teuffeurs » ont parlementé pour rentrer avec leurs véhicules, délaissant le parking de 15 hectares, jugé « pas sûr ». Vers 12 h 30, le sous-préfet, Eddie Bouttera, et le directeur de cabinet du préfet, Didier Pérocheau, ont réglé les derniers détails avec la gendarmerie, les pompiers, la direction départementale des Affaires sanitaires et sociales et les diverses associations qui interviendront sur le site, comme Médecins du Monde. « Mille fonctionnaires et militaires sont mobilisés sur place. » Les hôpitaux ont renforcé leurs effectifs. À Carhaix, la présence infirmière et médicale a été doublée au service des urgences. À Guingamp, un médecin urgentiste supplémentaire a été prévu. Partout, des lits ont été libérés et l'ensemble du personnel se tient en alerte.

À Carnoët, les voitures des forces de l'ordre n'ont cessé de défiler, hier. « Je n'avais jamais vu autant de gendarmes, remarquait une personne âgée. On est en état de siège · » Vers 15 h, les riverains ont présenté à la députée Marie-Renée Oget et à Didier Pérocheau une pétition de près de mille signatures et une lettre adressée au Premier ministre et aux préfets bretons. Ils ne dénoncent pas le Tek'noz, mais son organisation. « Nous n'avons eu que des informations floues, les terres agricoles ont été sacrifiées, nos élus ont été bafoués », résumait l'une des habitantes. Rejoignant un peu les revendications des « teuffeurs »...Cécile LASCÈVE.


jeudi 23 juin 2005 - maville.com - Tek'noz : tous inquiets ou presque
L'organisation de la rave-party près d'une course cycliste en question

La fin de semaine sera chaude en Centre-Bretagne. À deux pas d'une course cycliste qui rassemble plus de 10 000 personnes, une rave-party attend près de 40 000 teufeurs. Agriculteurs, riverains, organisateurs de la rave et forces de l'ordre s'en inquiètent. Seule la préfecture se veut rassurante.
À Carnoët, petite commune de 750 habitants des Côtes-d'Armor, la joie des premiers teufeurs, les craintes des riverains, la colère de certains et l'inquiétude des agriculteurs directement concernés se mêlent et s'entremêlent depuis plusieurs jours.

Alors que les bulldozers continuent de s'activer en creusant des fossés pour délimiter les terrains, ou encore améliorer les accès, les premiers jeunes viennent repérer les lieux, sous les yeux curieux des agriculteurs. « Ils se préparent pour leur fête, souligne un éleveur. De notre côté nous avons reçu aujourd'hui notre arrêté de réquisition. Il est très ferme sur la possibilité de poursuites pénales si on met des obstacles en travers des champs. » Une menace que les paysans n'apprécient pas particulièrement. « Même si nous sommes mécontents nous n'avons pas envie de nous attirer plus d'ennuis en faisant des actions illégales. » Par contre de-ci de-là des collectifs se créent, des syndicats appellent au soutien, des partis politiques s'insurgent et certains plus extrémistes appellent les paysans à déverser du lisier. « Ils s'expriment à notre place sans qu'on ait demandé quoi que ce soit. Nous ne sommes pas d'accord avec ces méthodes. »

De leur côté, les organisateurs de la rave, le collectif des sons de l'Ouest Korn'g heol, manifestent également une certaine inquiétude. « La préfecture semble avoir fait la sourde oreille à nos recommandations portant sur la sécurité dans leur plan de site. Le collectif dans l'état actuel des choses estime ne pas pouvoir garantir la sécurité des bénévoles et des participants dans les meilleures conditions. » De source non officielle, un millier de membres des forces de l'ordre et de sécurité serait mobilisé pour ce Tek'noz et là aussi l'inquiétude se fait sentir. « On n'a pas d'informations et on appréhende les possibles rencontres entre cyclistes et teufeurs samedi. Ça va être un week-end chaud. »

Mais du côté de la préfecture des Côtes-d'Armor on se veut rassurant. « Un effort particulier sera réalisé afin que le teknival trouble le moins possible la vie des riverains et des personnes ayant à circuler en proximité du site, explique-t-elle sur son site Internet. Leurs libres déplacements seront couverts par la délivrance d'une autorisation de circulation sur les axes réservés. »

Sur Internet les teufeurs discutent entre eux et alors que certains insistent sur la volonté d'exemplarité de cette rave, d'autres dénoncent un rassemblement trop encadré. Une position qui fait craindre aux autorités l'organisation d'une rave partie « sauvage » quelque part ailleurs en Centre-Bretagne. Nicolas DENOYELLE.


mardi 21 juin 2005 article maville.com -- Tek'Noz : « Nous n'avons pas choisi ce site »
Réponse du collectif des sons de l'Ouest Korn'g heol après la colère des agriculteurs de Carnoët dont les terres sont réquisitionnées le week-end prochain. « Nous sommes désolés que le Tek'noz perturbe la Pierre-Le-Bigaut. Toutefois le dispositif devrait détourner l'accès des participants du Tek'noz. Nous n'avons pas choisi ce site. Nous souhaiterions utiliser des terrains plus appropriés du type terrain militaire désaffecté où terre appartenant à l'Etat ! La préfecture faisant la sourde oreille à nos recommandations sur la sécurité dans le plan de site, nous estimons ne pas pouvoir garantir la sécurité des bénévoles et des participants dans les meilleures conditions. Cet événement n'a plus aucun lien avec les Vieilles Charrues. Pourquoi l'État s'obstine-t-il à faire subir à la région de Carhaix un rassemblement par an, alors que d'autres terrains auraient été plus appropriés ? »

samedi 18 juin 2005 article maville.com -- Tek'noz : les élus s'en mêlent
Les terres de huit exploitations agricoles réquisitionnées


La députée Marie-Renée Oget a tenté de rassurer les exploitants des terres réquisitionnées pour le Tek'noz de Carnoët, hier après-midi. Françoise Droniou, conseillère régionale, regrette l'absence de concertation préalable.

Réunion de crise, hier après-midi, à la mairie de Carnoët. La députée Marie-Renée Oget a rencontré les maires des communes sur lesquelles se déroulera la rave-party, Tek'noz, les 24, 25 et 26 juin. Aussitôt prise à partie par les agriculteurs, elle a tenté de les rassurer. « J'ai confiance en l'organisation du préfet, a-t-elle expliqué. Il met un point d'honneur à ce que tout se passe mieux qu'à Scaër. » Les exploitants des terres ont rétorqué qu'ils n'ont « toujours pas reçu d'écrits » concernant les réquisitions de leurs terres cultivées et qu'« aucun chiffre » d'indemnisation ne leur a été avancé. La députée s'est engagée à faire part de leurs inquiétudes au préfet. Elle devrait donner des réponses concrètes aux agriculteurs, dès lundi. Vers 16 h, Marie-René Oget et Félix Leyzour, conseiller général et maire de Callac, ont visité les champs concernés.

De son côté, Françoise Droniou, conseillère régionale demeurant dans la région de Callac, se dit « profondément choquée » de la décision prise « sans la moindre concertation » par la préfecture de réquisitionner des terrains cultivables. « Quelle corporation accepterait de subir cela · Le monde agricole souffre suffisamment. Il n'était pas utile d'en rajouter. » Elle s'offusque également que cette manifestation se déroule le même jour que la Pierre-Le-Bigaut, le plus grand rassemblement cyclotouriste à but humanitaire d'Europe dont l'objectif est de lutter contre la mucoviscidose. « C'est de la provocation ! », estime-t-elle. Elle suggère donc que les « teuffers » donnent un 1 € pour aider la recherche contre la maladie.


"Appel aux bénévoles pour le Teknoz de l’été 2005"

Suite à la réussite du Teknival de Scaër en 2004, l’union des sons Korn’g Heol a décidé de reprendre la médiation avec la préfecture afin de gérer le Teknoz, rassemblement technoïde durant l’été 2005. Le lieu et les dates ne seront communiqués qu’au dernier moment afin d’éviter la venue des différents parasites qui se multiplient depuis les dernières années.

Pour que ce Teknoz 2005 ai un sens, les sons et organisateurs de Korn’g Heol ont décidé de s’impliquer un maximum et de s’organiser. Ni à l’arrache, ni assisté, ce rassemblement sera celui de l’autogestion.

Autogéré d’abord sur le point de l’organisation, de la circulation, du nettoyage et de la bonne humeur, ce Teknoz n’aura de sens, que si vous, les participants, vous en êtes les acteurs.

L’état met à notre disposition un terrain d’environ 50 à 60 hectares, et en assurera les contrôles habituels, mais le reste sera autogéré et contrôlé par les sons.

Les frais générés par le Teknoz seront couverts par la donation et versé directement aux organismes concernés.
Ces frais sont (pour l’instant) : Croix rouge, pompiers, bennes à ordures, eau, éventuel dédommagement du propriétaire du terrain et les frais indispensables au déroulement du rassemblement.

C’est pour cela que nous comptons sur vous pour respecter et faire respecter le principe de la donation.

S'il restait de l’argent après que les frais aient été payés, ils seront reversés à part égale entre différentes associations d’intérêt général de la mairie du lieu qui nous accueille.

Tous les comptes dépenses seront publiés à l’euro près après le Teknoz afin que vous puissiez vraiment comprendre ce que coûte aujourd'hui un Teknival.

La seule solution est l’engagement de tous, des sons mais aussi de vous qui ferez que ce Teknoz soit la continuité du Teknival de Scaër et une preuve de notre capacité à nous autogérer.

Il y a besoin de 400 à 500 personnes motivées pour faire que ce rassemblement existe. Si chacun des bénévoles donne entre 2 et 4 heures par jour sur les 3 jours de teuf, nous pouvons faire un Teknoz autogéré dont nous seront fiers.

Pas de chefs, ni de hiérarchie, mais des choses à faire qui seront proposées et a choisir en fonction des envies, des compétences et des disponibilités de chacun :

* Circulation
* Nettoyage
* Organisation
* Secours
* Eradication des merguez-frites
* Performances
......et Bonnes idées !

Si vous vous sentez concernés par ce Teknival vous pouvez vous inscrire sur le forum de Korn’g Heol :
http://www.webmedia-center.com/korngheol/uso/index.php

.....et on vous enverra un mail pour vous tenir informé.

Si vous avez peu accès au net ou si vous motivez des potes à venir après coup, vous pourrez toujours venir proposer votre aide sur place, il y aura une tente bénévole bien visible à l’entrée du Teknoz, mais c’est mieux si vous vous inscrivez avant comme ça on pourra préparer.

L’organisation de ce Teknoz 2005 est très importante afin prouver aux gens, aux autorités et à nous même, que nous sommes tout a fait capable de nous assumer sur les points cité au dessus, de nous autogérer, d’exister et de continuer à grandir comme un vrai mouvement culturel.

Si ce rassemblement se passe bien et que nous montrons que nous pouvons mobiliser des équipes de bénévoles pour faire que les fêtes se déroulent le mieux possible, notre force de pression sera de nouveau multiplié et les autorisations pour les frees seront, on l’espère de nouveau donné.

Le mouvement pourra reprendre sa vie sans se compromettre dans les discothèques ni se cacher dans les caves mais au grand jour, heureux, créatif, libre et conscient.
A nous tous de jouer"


TEKNOZ Charte des sons

Du 23 au 27 juin pour les sons, du 24 au 26 pour les autres participants.

Korn’g heol « l’union du son de l’ouest » souhaite que ce rassemblement estivale de la fête libre soit une ode à la créativité et à l'autogestion.
Pour ce faire, cette charte et ces quelques recommandations sont soumis aux sounds systems désirant poser du son au Teknoz :

Gestion générale :

- Mettre en permanence une ou deux personnes à disposition pour aider à l’organisation.
- Faire en sorte que le terrain soit rendu dans l'état dans lequel on nous l'a donné.
- Respecter les consignes de sécurité, notamment les accès pour les secours.
- Bien fixer toutes les structures, échafaudages, déco pour éviter les accidents.
- Aider ou demander à être aidé pour reconduire tout stand de merguez-frites ou autre qui ne serait pas accompagné d'un son.
- Prévoir de la bouffe à vendre, c'est peut être enfin l'occasion de ne pas perdre de l'argent.
- Faire comprendre aux dealers à la criée qu'il ne sont pas les 1036153111s et qu'ils se taisent.
- Renseigner les teufeurs sur le prix de notre liberté précaire. Faire au possible des banderoles, pancartes, tracts, visuels militants en faveur de la free party et de ses principes d’autogestion.

Artistique et sonorisation :

- Se renseigner sur le meilleur sens pour orienter le son afin de provoquer le minimum de nuisances pour les riverains et les sons voisins.
( 1036947074 de ne pas chercher la "meilleure" place pour capter les gens )
- Essayer de faire profiter les yeux autant que les oreilles par un bon équilibre déco/puissance sonore.
- Nous vous faisons confiance pour prendre toutes initiatives sur le plan musical et décoratif pour que ce rassemblement soit beau, créatif et haut en couleurs !

Déchets et respect de la nature:

- Eviter au possible la vente de canettes et bouteilles en verre.
Préférez les cannettes métalliques, les bouteilles plastiques ou les fûts + gobelets, plus voyant pour le ramassage.
- Disposer évidemment à côté de votre Sound, des récipients (fûts métalliques, conteneurs) destinés à collecter les déchets.
- Faire en sorte que les gens respecte le terrain, et gérer la propreté de son dance floor.
- Couper le son chaque jour de 14h à 16h, pour que tous ensemble nous nettoyons le site. ( N'hésitez pas à passer un appel ou un sample invitant les gens à le faire ).
- Nous vous invitons à prendre tout autre initiative qui irait dans le sens de la protection de la nature ; à vos idées !!!

Si vous n’êtes pas d’accord avec cette charte et n’adhérez pas aux principes généraux énoncés, posez vous la question de savoir si vous serez bien à votre place dans ce Teknoz 2005.

OPEN TO ALL, MAIS PAS A L’ARRACHE TOTALE !

Ensemble nous serons plus fort !
Démontrons à l’état que l’argent n’est pas la base de notre milieu, défendons la culture équitable, l'amateurisme et l'artistique au prix juste.
Avec de l’entraide et du bénévolat nous pouvons réussir à gérer nous-même des événements de grande ampleur, et ainsi affirmer notre capacité à gérer des Frees de moindre importance.

Nous avons pris connaissance de cette charte et venons poser notre son et notre bonne humeur au Teknoz !

Nom du Sound System :
Nom du représentant:
Prénom du représentant :
N° de portable :
E-mail :

En retour de cette charte complétée et envoyée à SoundSystem_Teknoz@hotmail.fr,
vous recevrez un e-mail le mercredi 22 juin, pour vous donner toutes les indications sur le lieu du Teknoz.
L’installation des sounds-systems débutera le jeudi 23 dans la journée.