Tekos 1er mai 2006

2 mai 06 - Teknival de Chavannes - Il poignarde deux gendarmes puis se tranche la gorge

Dimanche matin, alors que le Teknival battait son plein, un raveur a blessé, au couteau, deux gendarmes mobiles, avant de s'égorger.

C' 'est le seul incident grave du Teknival. Malheureusement, deux gendarmes mobiles et un raveur en ont fait les frais. Dimanche, peu avant 9 h, les deux gendarmes, postés à un point de contrôle, sur la départementale 14, aperçoivent un raveur qui a vraisemblablement abusé de produits stupéfiants. Les militaires tentent d'arrêter le fêtard qui se serait tailladé les veines, auparavant. Tout va alors très vite. Le jeune raveur commence par provoquer verbalement les deux gendarmes. Puis il s'attaque à l'un des militaires, au couteau, le blessant à la jambe. L'agresseur se rue ensuite sur le deuxième gendarme qu'il touche à la gorge avec la lame. Puis il retourne l'arme blanche contre lui et s'égorge.

Touché à la carotide

L'alerte est donnée. D'importants secours arrivent sur les lieux. Par miracle, les deux gardes mobiles, appartenant aux escadrons de Saint-Aignan et Mamers ne sont que légèrement blessés. Ils sont immédiatement évacués sur les hôpitaux de Saint-Amand et de Bourges.
Il en va tout autrement pour l'agresseur, âgé d'une vingtaine d'années, touché à la carotide. Le jeune raveur ne doit sa survie qu'à l'intervention des gendarmes et des médecins-pompiers qui lui prodiguent les premiers soins.
Très sérieusement blessé, il est héliporté sur l'hôpital de Bourges, avant d'être opéré. Hier soir, ces jours ne semblaient plus en danger.
Les deux gendarmes mobiles, eux, devront se soumettre à des examens complémentaires afin d'être certains qu'ils n'ont pas été infectés par le couteau souillé.
M.M


1er mai - Affluence record au teknival dans le Berry
Le teknival autorisé en marge du Printemps de Bourges a atteint une affluence record avec un pic de 82.000 personnes dans la nuit de samedi à dimanche. Le rassemblement est encadré par plus de 1.000 gendarmes, 400 sapeurs pompiers, des secouristes et une dizaine déquipes cynophiles.

Les organisateurs du teknival attendaient jusquà 60.000 participants. Leurs espoirs ont été largement dépassés. "Avec un pic de 82.000 personnes, cest un record. Le précédent record était un pic de 52.000 à Crucey-Villages" (Eure-et-Loir) fin août, a déclaré Michel Tournaire, le sous-préfet, en précisant que "le dispositif de sécurité prévu a tenu sans problème". Le teknival, qui a démarré vendredi soir et doit sachever lundi midi, se tient à Chavannes, en pleine campagne à 30 km au sud de Bourges. Les "teuffeurs" ont commencé a refluer en début daprès-midi, selon la préfecture qui nexcluait pas un nouvelle augmentation en soirée. Vers 14H30 ils étaient 75.000, selon la préfecture.

Overdose et blessés légersTF1/LCI : raveurs au teknival de Chavannes, dans le Cher

Vingt-six personnes ont été évacuées par les pompiers, les secours ont soigné sur place 10 cas doverdoses et 190 blessés légers ont été recensés au poste médical avancé (PMA) mis sur pied par les autorités pour le teknival, a précisé une porte-parole de la préfecture dimanche matin. Trente-deux personnes étaient en garde à vue, dimanche matin à la suite darrestations sur le site du teknival, le plus souvent pour détention de produits illicites. Les autorités ont notamment saisi 7,5 kg de cannabis, 2 kg de cocaïne et 5.500 cachets dectasy, selon la préfecture. Le nombre de raveurs devraient commencer à diminuer dans laprès-midi, a précisé la porte-parole. Plus de 1.000 gendarmes, 300 à 400 sapeurs pompiers, 100 membres de lassociation Médecins du monde, une vingtaine de secouristes, une dizaine déquipes cynophiles assurent la sécurité du teknival organisé sur un terrain dune centaine dhectares.

Un site trop petit

Les organisateurs ont longtemps été opposés au choix du site réquisitionné par lEtat. "Nous lavons accepté à contre-coeur et au vu de largent déjà dépensé aux frais du contribuable", ont-il indiqué dans un communiqué. "Le site est trop petit, il faudrait 200 ha. De plus, les terrains qui appartiennent à des agriculteurs ont été réquisitionnés. Nous sommes contre cette démarche", ont-ils expliqué. Ce choix na pas non plus été apprécié par les agriculteurs concernés par les réquisitions. Interrogé par lAFP, le maire de Chavannes (169 habitants), Paul Renaudat, qui est également agriculteur, sest dit "inquiet". "Nous subissons les événements. Près de 160 hectares de terrain en culture ou en jachère, dont 120 hectares sur ma commune, ont été réquisitionnés", a précisé Paul Renaudat.

Source : Lci.fr


30 avril 06 - Chavannes passe le mur du son
Chavannes attendait la déferlante du Teknival, hier. Dix mille raveurs ont commencé à prendre possession du site où les “ sound systems ” se sont mis à cracher des décibels.

Il y a bien un peu plus dagitation que dhabitude, ce vendredi matin, mais bon, sans plus. Les pulsations des « sound systems » en cours dinstallation parviennent à peine jusquà la mairie de Chavannes. Pierre sétonne dailleurs de ne pas entendre plus de « boum-boum », comme il dit.
La déferlante des décibels na pas vraiment commencé. Il est 10 h, les raveurs séveillent, sextirpent de leurs tentes « igloo » et finissent ou commencent à monter les immenses murs denceintes.
« Ce matin, à 8 h 30, je suis allé chercher mon pain à lauberge », raconte le maire, Paul Renaudat, dans son bureau. « Je suis tombé sur un groupe de raveurs, très sympas. Ils mont invité à prendre le café. Ils mont dit que les verres, là, sur létagère, ils allaient trembler. »
Pour lheure, ça tient ! Le préfet effectue sa tournée des popotes sans bouchons dans les oreilles ; enchaîne une réunion avec les élus du secteur et une conférence de presse pour livrer les premières estimations : 5.000 raveurs, 70 « sound systems » et un pic attendu en fin de journée.
La première nuit sest révélée plutôt calme, à part une crise dépilepsie, une saisie de produits stupéfiants jugée « significative », sans plus de détails, et une agression envers un gendarme. Hier matin, cétait plutôt le round dobservation.
« Cette nuit, ils ont quand même mis la sauce, entre minuit et 3 h », note une habitante. « Oui, ils nont pas vraiment respecté les consignes de modération », regrette le colonel de gendarmerie. Le vent joue à déporter les sons ou à les drosser sur le village et les PC protégés derrière dénormes murs de paille.
Midi. Sur le Teknival, des barbecues improvisés dispersent une odeur de merguez. En plein milieu du site, une énorme taverne sous tente écoule la bière à la pression tandis que les « petites mains » préparent la salade de fruits.
Trois cents mètres plus haut, lhélico de la gendarmerie prend des clichés. Deux fois par jour, aux quatre points cardinaux, pour mesurer lampleur du Teknival.
Les pulsations se réveillent en milieu de journée. « Là, cest encore rien, prévient un habitué. Vous verrez quand les gros “ sound systems ” seront là. »
En attendant de voir, les habitants de Chavannes se divisent en deux camps. Les planqués, qui préfèrent rester chez eux. Les curieux, qui longent le site et reluquent les raveurs. Le dialogue se noue parfois au débotté, en face à face. Où derrière lécran dInternet.
A son bureau, Corinne, la secrétaire de mairie, surveille les forums sur le Net. Ça passe le temps et ça détend parfois. « Le pensionnat de Chavannes, à voir, ou rien à voir ? », interroge un internaute. « En tout cas, ya rien à voir, mais avec ce quon va leur mettre ce week-end ! »
Depuis hier soir, Chavannes fait le gros dos et attend de passer le mur du son.

Source : www.lanouvellerepublique.fr


- jeudi 27 avril 06 - Chavannes Teknival : mode d'emploi

C'est une véritable machine de guerre qui est mise en place, à Chavannes, afin d'accueillir les dizaines de milliers de “ teufeurs ” à ce “ Sarkoval ” du 1er mai.

Cette fois, ça y est. Après dix jours de silence propice à toutes les supputations, la préfecture a présenté, hier, dans les grandes lignes, les énormes moyens déployés afin d'assurer le bon déroulement du teknival. « Nous ne sommes pas organisateurs, mais facilitateurs de cette opération », précise le préfet, Claude Kupfer, qui affirme jouer la transparence. Une transparence qui devient opaque lorsqu'on évoque les problèmes de gros sous.

Où et quand.
– C'est Chavannes (à 25 km au sud de Bourges) qui accueillera cette méga-rave du 28 avril au 1er mai inclus. Selon le préfet, 77 hectares ont été réquisitionnés de part et d'autre de la départementale 14, entre Chavannes et Châteauneuf-sur-Cher. « Cette capa- cité d'hébergement » ne dépassera pas les 100 hectares, affirme le préfet. Alors que, sur place, on avance le chiffre de 160 hectares. Allez compren dre…

Sécurité du site. – Branle-bas de combat au groupement de gendarmerie du Cher. Tous les militaires sont sur le pont jusqu'au 2 mai. Adieu week-end, permissions, vacances… Plus de mille gendarmes sécuriseront le teknival et ses abords, effectueront des missions de sécurité, de contrôles et de circulation. Les 515 gendarmes du groupement vont recevoir le renfort de 60 réservistes, des quatorze équipes cynophiles venus de toute la France et de 300 gendarmes mobiles et de 50 réservistes « mobiles ». Plusieurs véhicules tout terrain rejoindront le Cher et viendront compléter le dispositif. L'hélicoptère Ecureuil sera opérationnel durant les quatre jours. A son bord, une caméra embarquée sera capable de filmer de jour comme de nuit. Les images seront transmises en temps réel au PC opérationnel. 250 gendarmes seront sur zone lors du plein boum.

Capacité d'accueil.
– Selon la préfecture, si les organisateurs sont bien organisés, 50.000 « teufeurs » pourront s'éclater sur la petite centaine d'hectare de terres. « Au delà, on devra analyser la situation », précise Eric Polaillon, « big boss » des gendarmes. Et si une rave sauvage s'installe ailleurs (lire ci-dessous), il faudra alors composer…

Secours déployés. – Là aussi, l'heure est à la mobilisation. Dès aujourd'hui, les pompiers vont devoir travailler sur trois fronts : la sécurité de l'ensemble du département, celle du Printemps de Bourges et bien sûr du teknival. « Tous les moyens du Sdis sont déployés. Les congés des personnels ont été supprimés. 300 à 400 sapeurs-pompiers sont affectés aux secours sur le teknival », assure Christophe Risdorfer, patron du Sdis. Quatre postes de secours seront disséminés aux quatre points cardinaux sur le site de jeu des « teufeurs ». Les petits bobos seront traités là. En cas de blessures plus sérieuses, les fêtards seront évacués sur le poste médical avancé. Deux médecins, deux pharmaciens et quatre infirmières les prendront alors en charge. Une équipe du Smur de l'Indre viendra compléter le dispositif.

Combien ça coûte, une telle manif ? – Voilà la question qui fâche. Pourtant, elle intéresse à juste escient le contribuable. « Je ne peux pas vous dire. On travaille sur devis », avance le préfet, qui réfute la somme de 1 million d'euros, le coût final de l'événement. Impossible également de connaître le montant des travaux de voirie engagés sur le site (on avance 200.000 €), ni les indemnités allouées aux sept agriculteurs (1.800 € l'hectare de cul- ture ?) concernés par la réquisition. Et puis, l'engagement de tels moyens humains a lui aussi un coût… On nous l'a promis, dans quelques semaines, un bilan financier sera communiqué.

Mise en garde.
– Le teknival, ce n'est pas un parc de loisirs. Certes, la majorité des « teufeurs » sont seulement là pour s'éclater. « Mais ce n'est pas le lieu de promenade du dimanche avec les enfants. Il y a un risque potentiel pour les curieux, qui ne connaissent pas les rites d'une telle manifestation et pourraient être pris à partie par quelques excités », prévient le préfet. M.M. la nouvelle république.fr


Les agriculteurs prévoient un barrage filtrant

Mis devant le fait accompli de la réquisition de leurs terres, cultivées ou en jachère, les agriculteurs concernés par le teknival, soutenus par la profession, doivent organiser, aujourd'hui, à partir de 10 h, un barrage filtrant sur le passage des “ teufeurs ” avec une distribution de tract.
Une opération menée avec le concours du président de la FDSEA, Étienne Gangneron, pour marquer leur désapprobation du procédé. Le groupe d'agriculteurs touchés par la réquisition avait annoncé cette intention au préfet du Cher, lors de sa venue, mardi soir, pour la réunion publique d'information.
Ce soir-là, un protocole d'accord avait été signé entre le représentant de l'État et les agriculteurs pour leur indemnisation. Un état des lieux doit être dressé sur place, le 5 mai, afin d'affiner les indemnisations. Le protocole prévoit aussi que les agriculteurs ne soient pas pénalisés par Bruxelles au niveau des aides de la Pac. la nouvelle république.fr

« On cherche à nous envoyer au massacre. Pour nous, les conditions de sécurité du site de Chavannes ne sont pas remplies ». Dans un communiqué de presse reçu hier, une partie des organisateurs du teknival appelle au boycott du « “ Sarkoval ” imposé par le ministère de l'Intérieur ».
L'un d'eux, contacté par téléphone, affirme : « On nage en plein flou artistique depuis quelques jours. Et puis la superficie des terrains n'est pas suffisante pour accueillir les 80.000 à 100.000 “ teufeurs ” escomptés ».
Ce dernier craint également la proximité du Printemps de Bourges qui attirerait des festivaliers peu habitués aux free parties. Pas question pour les médiateurs de venir s'installer sur des terrains qui ont été cultivés. « Nous sommes contre les réquisitions faites à l'encontre des agriculteurs, pris en otages dans cette affaire. L'Etat possède deux terrains militaires dans le Cher qui pourraient parfaitement accueillir le teknival », ajoute le correspondant.
De nombreux sound systems refusent de poser leur matériel sur Chavannes. Mais alors, où iront-ils ? « Il y a de forte probabilité pour qu'un teknival illégal s'installe ailleurs dans le département », précise le communiqué et notre correspondant. Une hypothèse que redoutent les autorités, qui auraient alors toutes les difficultés à assurer la sécurité des biens et des personnes sur deux fronts différents.
M.M. la nouvelle république.fr