Presse teknival bzh 2006

mardi 27 juin 2006 - Teknival : l'aérodrome constaté par huissier

Hier, à 7 h 30, Jean-Laurent Lemale (à droite), huissier de justice, accompagné des personnels de l'aviation civile et d'un maire-adjoint, représentant la ville de Vannes, a consigné un état des lieux complet des installations aéroportuaires. Les avions cèdent la place aux préparatifs du teknival. L'aviation civile a fait procéder à un état des lieux complet, lundi matin.
« Pas la peine de mettre le gyrophare sur le toit, Michel. On n'est plus sur un aéroport. » Pas vraiment une boutade dans la bouche d'Yves Garrigues, directeur de l'aviation civile ouest à l'adresse de son chef du service de navigation aérienne, Michel Grandet. Il est 7 h 30, ce lundi. L'aérodrome Vannes-Meucon, déserté par ses avions, est occupé par les gendarmes et les personnels de l'aviation civile. Ces derniers font faire le tour du propriétaire à Me Jean-Laurent Lemale, huissier de justice. Ce n'est manifestement pas de gaieté de coeur que la Direction de l'aviation civile se conforme aux réquisitions du préfet.

« Dans l'aviation, la sécurité est notre souci majeur. Nous avons des matériels sensibles qui fonctionnent sur la base de réglementation et d'homologation draconiennes. Nous avons chargé un huissier de tout relever avant que l'aéroport n'accueille le teknival. Après la remise en ordre, nous sommes censés retrouver un aéroport en état de fonctionnement », observe Yves Garrigues.

Moins d'avions en haute altitude

L'état des lieux commence par le local des pompiers. « La voiture ne devait pas partir au Sdis · », demande Yves Garrigues en regardant Georges André. « Nous ne sommes pas compétents », sourit allusivement l'adjoint au maire de Vannes. La ville, gestionnaire de la plate-forme affiche calmement sa réprobation.

Rendez-vous en bout de piste où se dressent des antennes sensibles. L'huissier se fait expliquer leur fragilité, fait des photos et consigne le tout sur un dictaphone. « Elles seront hors du champ des teknivaliers », se rassurent les spécialistes. Tout comme les émetteurs avancés au sommet de la tour de contrôle. « On les désactive pour éviter les interférences avec les radios des gendarmes. Ça peut paraître anodin, mais ils participent au contrôle des avions en haute altitude, notamment le trafic Nord Sud. On va devoir en réduire la fréquence quasiment de moitié. » Il y aura moins d'avions dans le ciel pendant le teknival...

Sur les pistes, toutes les balises sont allumées, celles de jour et celles de nuit, histoire de montrer qu'elles fonctionnent. « Si on les démonte, on risque de les casser. » L'antenne du goniomètre est encore en place. Plus pour longtemps. « Les techniciens la déposent ce matin. » La matinée s'avance, les agents de l'Équipement investissent le terrain. « Ils vont peindre à la chaux des croix de Saint-André sur les pistes pour signifier leur fermeture, démonter les panneaux de signalisation. »

Le sort de la piste en herbe inquiète tout le monde. « Pourvu qu'il ne pleuve pas », remarque Georges André. Le centre de parachutisme y fait décoller le Pilatus, son avion de saut. « C'est rare des pistes en herbe en aussi bel état », constate Yves Garrigues.

Personne ne dramatise, mais tout le monde est inquiet et s'en remet à l'impressionnant dispositif de sécurité. On n'applaudit le pilote que lorsque l'avion s'est définitivement posé...
Denis RIOU.


samedi 24 juin 2006 - « Tekni-Breizh » à Meucon : la fin du suspens

Près de 50 000 teufeurs sont attendus, dans moins d'une semaine, sur le site de l'aérodrome de Vannes transformé... en forteresse.
« J'ai eu le feu vert du ministère de l'Intérieur mardi matin. » C'est avec un large sourire que le préfet du Morbihan se présente face aux journalistes, vendredi, près de trois semaines après avoir cessé de communiquer. À ses côtés, son directeur de cabinet, Christophe Merlin, qui a oeuvré ces dernières semaines pour trouver un terrain. Derrière eux, des cartes d'état-major dévoilant le dispositif d'une manifestation qui devrait accueillir près de 50 000 teufeurs.

Halte-garderie et chenil

Finalement, la rave géante encadrée par l'État aura bien lieu à l'aérodrome de Vannes-Meucon, du 30 juin au 3 juillet. Ni à Neulliac, ni à Coëtquidan, ni ailleurs. Pour ce faire, l'aérodrome sera réquisitionné dès dimanche minuit. Il ne rouvrira que le 7 juillet. Interrogée sur les nuisances causées par la fermeture de cet équipement, le préfet Élisabeth Allaire rappelle que « pendant le soixantième anniversaire du Débarquement, tous les aérodromes étaient fermés pendant quatre jours ».

De 40 000 à 50 000 teknivaliers sont attendus, en provenance de la Bretagne et des départements limitrophes. Le dispositif mis en place par la préfecture est pharaonique. Il devrait mobiliser 1 100 personnes, dont 350 gendarmes, 200 CRS, 200 pompiers et le renfort de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris qui patrouilleront avec des engins tout-terrain autour du site. Un site qui accueillera également une halte-garderie, un chenil, un village de commerçants, des points d'eau et des postes de secours. Une énorme clôture va délimiter la zone, et les motos vertes de la gendarmerie patrouilleront dans les exploitations agricoles voisines, ainsi qu'aux alentours. « Personne, assure le préfet, ne pourra entrer dans une zone où se trouvent des installations sensibles. »

Pour ce qui est du choix d'un terrain, Élisabeth Allaire confirme que « treize sites ont été analysés par les services de la préfecture, et celui de Neulliac, près de Pontivy, dont la presse s'est fait l'écho, a logiquement été écarté. Il n'était pas concevable de retenir un terrain agricole de 80 hectares de pommes de terre en pleine culture ! » Comme pour lancer une pique au ministre François Goulard, elle dément au passage une information que le premier adjoint de Vannes avait lui-même donnée : le feu vert accordé par Matignon au pôle régional des sports mécaniques à Neulliac. « À ce jour, rien n'est fait : deux sites sont toujours en lice. »

« Ce ne sont pas des Martiens »

A ceux qui craignent le désordre, le préfet leur demande de « relativiser » l'impact d'un teknival. « Ce ne sont pas des Martiens qui débarquent. C'est la fête de ceux qui aiment cette musique. » L'ancienne préfète de la Sarthe fait un rapprochement avec une autre fête, celle de la course automobile. « Avec 1 424 soins prodigués au Mans pendant les 24 heures, on est loin des 367 interventions signalées au teknival de Chavannes ! » Reste une question : combien va coûter le teknival ? Le préfet avance le chiffre de « 5 à 10 € par spectateur » et « rien que 100 000 € pour l'aménagement du terrain ». Pharaonique.


Arnaud WAJDZIK.

L'aérodrome est transformé en forteresse pour accueillir le teknival breton. A noter qu'un numéro de téléphone sera mis en place pour les familles : le 08 11 00 06 56 et qu'un journal sera diffusé sur le site par le collectif Korng'heol.


mercredi 21 juin 2006 - Teknival : Neulliac écarté, ce sera Meucon
Le site de Neulliac a été écarté, hier. Vannes-Meucon est le dernier à rester en course. Le teknival débute dans dix jours, et le choix définitif de son emplacement viendra de Matignon.

L'étau se resserre sur Vannes-Meucon, dans le feuilleton du teknival breton, qui apporte, chaque jour, ses rebondissements. Témoin de l'embarras de la préfecture : à dix jours du teknival, on ne sait toujours pas où iront danser les 50 000 teufeurs. Et pourtant, hier, le dossier s'est emballé. À commencer par un communiqué de la commune de Neulliac : « Suite à une conversation téléphonique avec M. Le Nay, député, je vous informe que le site de Neulliac, Saint-Eloi/Bel Air, n'est pas retenu pour l'organisation du teknival. » C'est le maire de Neulliac, Francis Rault, qui a annoncé l'information, ajoutant que « Le général Jacques Mignaux, conseiller pour la sécurité auprès du cabinet du ministre de l'Intérieur, a informé le député que le site de Neulliac ne présente pas toutes les garanties de sécurité nécessaires à l'organisation de cette manifestation. » Et de conclure : « Le site vraisemblablement retenu est celui de Meucon. »

Au cours de cette journée riche en rebondissements, Claude Guéant, conseiller du ministre de l'Intérieur, annonçait quelques minutes plus tard que « le choix du site de Vannes-Meucon pour l'organisation du teknival a été confirmé par Matignon, ce mardi matin. C'est un choix technique. François Goulard avait fait appel au Premier ministre, c'est donc Matignon qui tranche ».

Le service communication du ministère de l'Intérieur s'est montré plus prudent. Il s'est borné à reconnaître qu'il « valait mieux parler du choix de Vannes au conditionnel, même s'il existe de fortes présomptions pour que ce site soit retenu ». Confirmation à demi-mots, ou langue de bois ? Une réunion consacrée au teknival va se dérouler, ce matin, place Beauvau.

Autre source qui va dans le sens du site de Vannes-Meucon : des représentants des forces de l'ordre confirment le choix de l'aérodrome. « C'est oui pour Vannes-Meucon : si la manifestation anti-teknival, samedi dernier, à Vannes, avait rassemblé des milliers de personnes, sans doute le site de Neulliac aurait-il pu être retenu. Mais avec seulement 500 manifestants, l'État a pu mesurer la faible mobilisation pour défendre le site de Monterblanc, ce qui l'incite à privilégier cet emplacement. »

Même son de cloche chez DJ Loco, porte-parole du collectif des raveurs. Il affirme que ses informations vont dans le sens de Vannes-Meucon : « Le camp de Coëtquidan nous aurait intéressés, mais il est difficilement sécurisable, à cause des risques d'incendie. Une forêt en limite l'accès. Le site de Neulliac présente également un inconvénient majeur, en plus du problème de sécurité : le prix du terrain est beaucoup plus élevé. » Il avoisine les 100 000 €.

Comme si l'annonce officielle était déjà tombée, DJ Loco a demandé, dès hier, à la presse de « souligner que l'engagement des organisateurs du teknival à ce que les pistes goudronnées de l'aérodrome soient inaccessibles aux sound machines et aux véhicules. » Ne reste plus qu'à attendre le très attendu communiqué officiel de l'organisateur : l'État veut sans doute limiter au maximum les troubles à l'ordre public, en attendant le dernier instant.

Éric de GRANDMAISON.


lundi 19 juin 2006 - Les anti-teknival veulent saisir la justice

Alors que le site de l'aérodrome paraît quasi-certain, le maire de Monterblanc veut engagerune procédure judiciaire d'urgence pour annuler la rave-party.
Le suspense demeure... Toujours pas d'annonce officielle. Mais les habitants et élus des environs de l'aérodrome de Vannes-Meucon, à Monteerblanc, ne se font plus beaucoup d'illusions. Le site a de grandes « chances » d'accueillir le teknival breton les 1er et 2 juillet prochains.

Alors les opposants s'organisent. La manifestation de samedi à Vannes n'a pas remporté le succès escompté (lire ci-dessous), ils se préparent désormais à une action en justice. « A la minute où la préfète publiera l'arrêté préfectoral de réquisition de l'aérodrome, nous engagerons une procédure d'urgence devant le tribunal administratif », planifie Jean-Claude Roussel, le président de la Fédération nationale aéronautique. Venu pour épauler les responsables de l'aéro-club, il tient à tout prix à faire annuler le teknival. « La fédération entend également faire constater l'état du terrain par des huissiers et des experts avant la manifestation ».

Autre recours envisagé en référé : celui de la commune de Monterblanc, sur laquelle se trouve l'aérodrome. Pour son maire Daniel Boursicot, « légalement, un teknival est incompatible avec notre plan local d'urbanisme (PLU). Il y est indiqué que toute activité de camping et caravaning et tout loisir lié sont interdits dans ce secteur. La préfète a approuvé cette interdiction en mars dernier. Une enquête publique réalisée il y a peu sur le captage des sources non loin de là renforce ces interdictions ».

Enfin, le syndicat de l'hôtellerie de plein air, qui regroupe les campings de la région, entend aussi engager un recours devant le tribunal.

« Un magasin de porcelaine »

« Si malgré tous ces efforts, le teknival devait avoir lieu, nous ne renoncerons pas, assure Jean-Claude Roussel. La fédération engagera a posteriori des demandes d'indemnisation ». Car les usagers et responsables de l'aérodrome craignent principalement des dégradations.

« Malgré les barrières, il est difficilement possible pour les gendarmes de protéger la totalité des 1 300 m de piste, et cela pendant 72 heures, s'inquiète Jean-Marie Baly, président de l'aéro-club. L'aérodrome est un magasin de porcelaine, truffé d'instruments sensibles et coûteux : les repères lumineux, les pièces détachées... La préfète Élisabeth Allaire estime pouvoir remettre le site en état en trois semaines. Je prends le pari que cela durera des mois, ce qui signifie du chômage technique assuré pour les mécaniciens ». Et un manque à gagner pour l'aérodrome, dont l'activité maximale se situe en juin-juillet. Un tiers des 45 atterrissages ont lieu à cette période de l'année. Quant aux 50 avions basés à Vannes-Meucon, ils seraient déménagés le temps du teknival. « Mais où · A Lorient, ils devront être garés en extérieur, faute de place. Imaginez s'il y a un orage de grêle, tout sera détruit ! »
Solenne LE HEN.


jeudi 15 juin 2006 - Teknival : des réactions autour de l'aérodrome

L'éventuelle tenue de la manifestation sur le site de Vannes-Meucon, début juillet, suscite

de nombreuses craintes. Tour d'horizon.

Une motion à Monterblanc. Le conseil municipal de la commune a voté mardi soir une motion contre le teknival à l'aérodrome de Vannes-Meucon. « Le projet est irréalisable : superficie insuffisante pour contenir les 80 000 raveurs et site classé en zone de protection de captage des sources. Enfin, ce site présente un risque majeur avec le stockage de dizaines de milliers de litres d'essence et de kérosène. » Autre argument : la fermeture de l'aérodrome. « Sur le plan économique, elle induirait la suppression de l'ensemble du trafic aérien tout le mois de juillet, et la paralysie de l'atelier maintenance Bretagne aéro et d'un camping de 50 places. Sur le plan agricole, le déplacement des animaux et la destruction des cultures. »

Menace sur les sources. Le syndicat intercommunal d'alimentation en eau potable de Saint-Avé-Meucon a l'intention d'attaquer la décision de l'État devant les juridictions nationales et européennes. « Cette réquisition de l'aérodrome est une totale aberration. Il est inadmissible de concentrer sur plusieurs jours plus de 50 000 personnes, peut-être 100 000, en un lieu aussi sensible et aussi protégé. »

Le comice agricole de Vannes aura-t-il lieu ? Éric Jouanic, organisateur du comice agricole intercantonal de Vannes les 30 juin et 1er juillet, prévient que « la manifestation sera annulée si le teknival se tient à Monterblanc ou sur les cantons de Vannes, Elven et Sarzeau. Pour nous, cela signifie un an de préparation fichue en l'air et 250 bénévoles mobilisés pour rien. Nous avons besoin de sécurité pour notre manifestation. Et de toute façon, par solidarité avec tous les éleveurs touchés par le teknival, nous annulerons l'organisation s'il se déroule ici ».

La date du teknival confirmée. Les agents de l'État ont été informés officiellement, mercredi matin, de l'organisation du teknival en Morbihan. Un courrier signé par le préfet parle d'un « dispositif opérationnel qui sera mis en place, 24 heures sur 24 heures, pendant la durée de la manifestation, soit du 28 juin 14 h au 3 juillet 14 h ». Certains services seront mobilisés, ce qui fait grincer les dents de quelques fonctionnaires d'État : « La durée hebdomadaire pourra être portée à 60 heures et la durée quotidienne de travail, à 15 heures, avec un repos minimum quotidien de 8 heures. »

Sanctuariser le site de l'aérodrome. Lors d'une réunion hier soir en préfecture, Elisabeth Allaire a confirmé aux riverains de Monterblanc qu'elle avait un « plan B » (lire en page 8). Toutefois, le préfet a détaillé les modalités de l'organisation de ce Teknival, en parlant notamment « d'un millier de personnes mobilisées » pour en assurer l'encadrement. Pour elle, il s'agira de « sanctuariser le site ».

Ouest-France du jeudi 15 juin 2006


jeudi 15 juin 2006 - Teknival : un nouveau site sort du chapeau

Un nouvel élément est venu jeter le trouble dans le dossier du Teknival breton. Alors que l'on croyait l'aérodrome de Vannes-Meucon potentiellement retenu par l'État, des techniciens du ministère de l'Intérieur - dont « un proche de Nicolas Sarkozy » - se sont rendus, hier, en repérage sur un nouveau site, situé à 3 km de Pontivy, à Neuillac. Dans la plus grande confidentialité, ils ont ensuite relevé en mairie les numéros de parcelles des propriétaires de ces terres agricoles.

Ce site comprendrait 70 hectares de terres agricoles, dont « 80 % », selon la FDSEA, serait dédiée à la culture des pommes de terre. Des terrains qui pourraient cependant perdre leur vocation agricole sous peu. Non seulement la déviation de Pontivy y passera d'ici 2007, mais il existe un projet d'y aménager une zone artisanale. Et surtout, la communauté de communes pontivyenne postule actuellement pour y accueillir le futur circuit moto du Grand Ouest. Une décision qui devrait être rendue rapidement.

D'après un haut fonctionnaire de la préfecture, le site de Neulliac est « facilement sécurisable ». Peut-être, mais des inquiétudes subsistent. On pense notamment à la proximité du Blavet. La préfecture avait rappelé, il y a quelques semaines, qu'il était totalement exclu d'organiser un Teknival à côté d'un cours d'eau. Trop dangereux « en raison des risques de noyade ». Jean Lelu, maire de Cléguerec, est « complètement contre » le choix de ce nouveau site. « Ce n'est pas un terrain appartenant à l'Etat, mais des terres agricoles. »

Rien ne dit, pour autant, que le site de l'aérodrome est définitivement écarté. Des riverains et usagers de Monterblanc étaient justement reçus, hier soir, en préfecture. Élizabeth Allaire leur a annoncé qu'il existait « un plan B». Ils entendent manifester, samedi, à Vannes. L'aérodrome, un site que rejette le premier adjoint de Vannes, le ministre François Goulard. Il rappelle qu'en 2003, « la préfecture du Morbihan avait déjà jugé l'aérodrome inadapté ». De son côté, la Direction générale de l'aviation civile aurait adressé un courrier s'opposant à ce choix au ministre des Transports. Dénouement attendu avant la fin de la semaine.

Arnaud WAJDZIK et Tatiana GUESDON.


mercredi 14 juin 2006 - Teknival en Morbihan : décision imminente
Ébullition autour du teknival. Au ministère de l'Intérieur, on parle toujours d'aérodrome. Chez F. Goulard, on parle de consensus. Décision imminente.

Le dossier du teknival ressemble à un chaudron en pleine ébullition. Aura-t-il lieu ou non ? Et si oui, à Vannes ou ailleurs ? La décision définitive concernant l'organisation est annoncée de façon imminente. Une évidence : il se trame actuellement une décision en coulisses, loin du grand public, pour éviter les parasites. De façon quasi certaine avant vendredi soir, le Morbihan sera fixé, juste la veille du projet de manifestation des habitants de Monterblanc. Ambiance en perspective.

Selon la préfecture du Morbihan, interrogée hier, « l'aérodrome présente tous les critères retenus. Et nous nous préparons comme si ce teknival devait avoir lieu sur cet emplacement ». Comme si... Pour François Goulard, dont les services parlaient hier soir de « recherche d'un consensus », pas question de perdre la face. Ni de céder. Dans un consensus, chacun trouve un intérêt.

En cas d'annonce du maintien sur le site de l'aérodrome, François Goulard pourrait être tenté de se joindre ou même de prendre la tête du cortège des élus, habitants et anti-teknival, lors de la manifestation de samedi à Vannes. Il s'agirait alors d'une situation inédite avec un ministre UMP s'opposant à une décision de l'État. Une cacophonie du plus mauvais aloi. Un luxe pour un gouvernement qui a déjà souffert.

Autre hypothèse : l'annonce de suppression du teknival. Le problème pour la Bretagne va restera entier, mais François Goulard apparaîtra comme le gagnant de cette confrontation, l'homme fort dans la tourmente. Où les teuffeurs iraient-ils alors ?

Ailleurs ou à une autre date ?

C'est plus vraisemblablement vers un report de date ou de zone que pourraient s'orienter les pistes du Teknival. Où ? Quand ? La piste du terrain militaire est-elle complètement abandonnée ? La marge de manoeuvre des services de l'État est épaisse comme du papier à cigarette.

L'hypothèse, un instant évoquée, d'un Premier ministre annulant le teknival ce mercredi, en plein conseil des Ministres, « ne tient pas la route » selon des proches de François Goulard. « Un conseil des ministres se prépare longtemps à l'avance, et se règle au millimètre près ».

Reste que, Place Beauvau, on continue sur la même lancée. « À ma connaissance, indique Franck Louvrier, conseiller en communication de Nicolas Sarkozy, la donne n'a pas changé. Le choix du site, cela reste l'aérodrome de Vannes-Meucon. Les recherches se poursuivent à la demande du Premier ministre, c'est vrai. Mais elles doivent logiquement s'arrêter mercredi ou jeudi, car il faut prendre rapidement des décisions pour le bon déroulement de ce teknival. » Fin du suspense dans une poignée d'heures.

Arnaud WAJDZIK et Éric de GRANDMAISON.


mardi 13 juin 2006 - Le teknival en Morbihan pose question

D'autres actions se profilent contre l'organisation d'un teknival à l'aérodrome de Vannes-Meucon. En préfecture, on cherche toujours un terrain.
La préfecture a-t-elle étudié toutes les pistes pour trouver un terrain · C'est la question que l'on peut se poser depuis les déclarations du ministre François Goulard, samedi, à Monterblanc. Il a mis en cause le travail des représentants de l'État en parlant « d'erreurs d'appréciations » de l'administration dans ce dossier.

Hier après-midi, on assurait pourtant en préfecture avoir fait le maximum : « On a fait les recherches les plus exhaustives possibles... » Alors c'est fini ? « Non, on cherche toujours... » Hier soir, le cabinet de François Goulard n'avait rien de neuf à annoncer.

Le teknival breton peut-il être annulé · Le maire de Monterblanc, Daniel Boursicot, en est persuadé : « La rave n'aura pas lieu, ou si elle a lieu, ce sera sur un autre terrain que celui de l'aérodrome. » Mais si la préfecture décidait finalement de ne pas accompagner cette rave géante, un autre problème risquerait de se poser. En effet, la localisation du site ayant été clairement indiquée par le ministère des collectivités locales, puis confirmée par celui de l'Intérieur « à 99 % », les services de l'Etat auront fort à faire pour empêcher les teufeurs d'investir l'aérodrome de Vannes-Meucon. Quoi qu'il en soit, une circulaire datant de juillet 2002 indique que le préfet est habilité à interdire la tenue de la manifestation si, « malgré les efforts déployés, le rassemblement est susceptible de troubler l'ordre public ».

D'autres actions de contestation auront-elles lieu · En fonction de la décision finale, qui devrait être connue cette semaine, de nouvelles actions pourraient avoir lieu, samedi prochain, devant la préfecture à Vannes. Les organisateurs de la manifestation de samedi à Monterblanc, et des membres de la municipalité de cette commune, étaient réunis hier en mairie. Ils entendent décider des actions à entreprendre dans les jours prochains, « en fonction des réponses de ce début de semaine ». La décision finale devrait être connue très rapidement.

Quel est le cadre juridique qui entoure un teknival · Alors là, c'est le flou artistique. Impossible de dénicher le bon interlocuteur. A la préfecture, on répond que « c'est le black-out complet jusqu'à la conférence de presse ». Conférence qui aura lieu quand ? « On ne sait pas. »

Au ministère des collectivités locales, on nous demande de voir avec l'Intérieur, lequel vous renvoie vers le conseiller à la sécurité, lequel vous oriente vers la Gendarmerie nationale, laquelle vous dit qu'elle n'est « pas compétente ». Que dit la législation sur ces raves encadrées par l'Etat ? Qui organise ce teknival et comment ? Les poseurs de sons doivent-ils se déclarer en préfecture ? Autant de mystères qui ajoutent un peu d'épaisseur à ce dossier complexe.

Arnaud WAJDZIK.


lundi 12 juin 2006 - L'hostilité grandit contre le teknival

Ils étaient 500 à manifester samedi à Monterblanc contre l'annonce de la rave sur l'aérodrome. Tous craignent les pires nuisances et débordements.
« J'ai 77 ans et c'est la première fois de ma vie que je manifeste. Mais je crois que cela en vaut la peine. Je n'ai pas envie de voir des milliers de raveurs déferler durant un week-end sur ce que j'ai mis des années à construire pour moi et ma famille. » Comme cette habitante de Monterblanc, ils étaient environ 500 samedi en fin de matinée à manifester bruyamment au coeur du bourg de cette commune sur laquelle est implanté l'aérodrome de Vannes-Meucon.

A l'occasion de l'inauguration de l'extension de l'école publique et du foyer-logement pour personnes âgées, ils espéraient la venue de la préfète et des élus pour leur exprimer leur hostilité à la tenue sur ce site du teknival qui doit réunir 60 000 personnes le week-end du 1er juillet. Mais la représentante de l'Etat n'a pas répondu à l'invitation, ce sont donc le ministre François Goulard, le sénateur Josselin de Rohan, les députés Gérard Lorgeoux et Josiane Boyce et le maire de Monterblanc, Daniel Boursicot, qui ont essuyé les foudres de leur colère pendant plus de deux heures (lire dimanche Ouest-France d'hier). Entre les tracteurs formant un barrage filtrant, les banderoles, les pancartes et une puissante sono qui, à sa manière, alertait les habitants de ce qu'ils risquent de connaître dans quinze jours à la puissance cent, voire plus...

Chevaux, malades et sources

Quinze jours après une première manifestation bon enfant de signatures d'une pétition par des parachutistes, des chefs d'entreprises aéronautiques, des agriculteurs et habitants riverains de l'aérodrome, samedi d'autres manifestants sont venus exprimer leur hostilité. « Nous avons interrogé les services vétérinaires départementaux pour savoir quoi faire de nos montures pendant cette rave. Entre le centre équestre de Kerbotin, celui de l'Etrier et les particuliers, ce sont environ 150 chevaux qui sont concernés. On nous a répondu que 30 boxes allaient être mis à notre disposition aux haras d'Hennebont. Pour les autres chevaux, on nous a dit de les piquer afin qu'ils n'entendent pas le bruit le temps de ce week-end ! C'est impensable, d'autant plus que certains vont disputer le championnat de France une semaine plus tard, ils présenteront alors des traces de dopage et on ne peut pas les préparer pour une compétition dans de telles conditions. Certains cavaliers travaillent ce rendez-vous depuis un an », tempête la responsable de Kerbotin.

Du côté de l'aéro-club, la colère gronde aussi. « On nous annonce que l'aérodrome pourrait être fermé dès le 23 juin. Or, nous avons une manifestation avec d'autres clubs le samedi 24 à l'occasion de la nuit la plus courte de l'année. Il faudra évacuer nos cinq avions. Cette période est celle de notre plus forte activité. Sur l'aérodrome, ce sont au total 30 salariés de l'aéronautique qui risquent d'être au chômage pendant un mois », selon le président Jean-Marie Baly.

« Je travaille au centre hospitalier spécialisé de Saint-Avé, distant de moins de cinq kilomètres à vol d'oiseau de l'aérodrome. C'est un milieu où vivent 500 patients difficiles à déplacer. Faudra-t-il les shooter davantage pour qu'ils n'entendent pas la musique · Les raveurs ne vont-ils pas venir s'intéresser à certains types de médicaments dont nous disposons · » s'interroge cet infirmier inquiet.

« Je vis avec mes chevaux à proximité d'une zone protégée de captage d'eau. J'ai des contraintes environnementales comme, par exemple, l'interdiction de surpâturer, à savoir de mettre 15 chevaux à l'hectare car leur crottin pourrait polluer les sources. Se pose-t-on cette même question avec la venue de milliers de raveurs · » questionne un riverain de l'aérodrome.

Patrick CERTAIN.


dimanche 11 juin 2006 - L'unanimité contre le teknival à Meucon


Venus inaugurer hier une école à Monterblanc, plusieurs élus ont été chahutés par 500 manifestants hostiles au teknival sur l'aérodrome de Vannes-Meucon.
Hier en fin de matinée, le centre de Monterblanc, aux portes de Vannes, avait des allures de camp retranché. Autour de leurs tracteurs disposés en quinconce pour filtrer la circulation sur les différentes routes, plusieurs dizaines d'agriculteurs attendaient les élus de pied ferme. Plus loin, ce sont des centaines de parents d'élèves, d'usagers et riverains de l'aérodrome de Vannes-Meucon ou encore de pratiquants de deux centres équestres qui bruyamment déployaient des banderoles et agitaient des pancartes. Tous animés par un même slogan : « Non au technival ». Près de 500 manifestants ont profité de l'inauguration de l'école publique à Monterblanc pour exprimer leur colère aux élus venus couper le ruban tricolore. Hostiles à la rave annoncée pour le week-end du 1er juillet, ils attendaient la préfète invitée mais, en son absence, c'est le ministre François Goulard, le sénateur Josselin de Rohan, les députés Gérard Lorgeoux et Josiane Boyce et Daniel Boursicot, maire de Monterblanc, où est en fait situé l'aérodrome, qui ont été interpellés et chahutés.

« Pas de décision »

Quinze jours après la pétition, forte de 200 signatures, remise à la préfecture, la réprobation est donc montée d'un sérieux cran autour du site retenu officiellement par le ministère de l'Intérieur après la déclaration du ministre Brice Hortefeux devant le Sénat (Ouest-France de jeudi). Même si François Goulard affirme que « depuis cette annonce bien des choses ont changé, car rien n'est décidé et il n'est pas certain que la rave ait lieu. Aucun texte administratif n'indique que c'est au Morbihan de l'organiser cette année et qu'elle se déroulera le 1er juillet. C'est le Premier ministre qui décidera et il n'est d'ailleurs pas sûr qu'une décision soit prise. »

Info ou intox : les riverains craignent, eux, que la décision ne soit définitivement prise. Ils condamnent alors pêle-mêle l'action de la préfecture et de certains élus pris ouvertement à partie. Des paroles lancées hier sans retenue : « Contrairement à ses homologues de Saint-Jean-Brévélay et Josselin qui ont tout de suite bougé en allant se faire entendre auprès de la préfète, le maire de Monterblanc n'a lui rien fait à l'annonce que la rave allait avoir lieu ici. » Ou « Josselin de Rohan a réussi à sauver son secteur pour mieux repousser la décision sur Meucon. » Ou encore « François Goulard semble défendre ici les intérêts du pays de Vannes mais que fait-il à Paris quand on voit que la décision lui échappe alors qu'il est au gouvernement · Nous sommes victimes de son soutien politique à Villepin alors que c'est Sakozy qui décide pour la rave. »

La psychose et les rumeurs les plus folles commencent alors à prendre forme tout autour de l'aérodrome dans l'esprit de ceux qui n'entendent pas être « des victimes expiatoires. S'il le faut, jours et nuits nous garderons et défendrons nos terres, propriétés et activités. »
Patrick CERTAIN.

François Goulard à été directement interpellé à plusieurs reprises par les riverains de l'aérodrome de Vannes-Meucon.


vendredi 9 juin 2006 - Rave à Meucon : cacophonie gouvernementale

Le sarkozyste Brice Hortefeux a confirmé l'information, hier, au Sénat. De son côté, le villepiniste François Goulard assure que rien n'est bouclé.
Cela ressemble fort à une déclinaison locale de la bataille Sarkozy-Villepin. Hier après-midi, le ministre Brice Hortefeux a répondu au sénateur Josselin de Rohan, qui l'interrogeait au Sénat sur le prochain Teknival breton. Cette rave géante accueillant plus de 50 000 teufeurs doit avoir lieu, le premier week-end de juillet, dans le Morbihan. Oui, mais où ? La réponse a été donnée par le ministre des Collectivités territoriales. Dix sites étaient à l'étude et c'est l'aérodrome de Vannes-Meucon qui accueillera la fête, a assuré le ministre. « A défaut d'un terrain domanial disponible, nous utiliserons une partie de l'aérodrome de Vannes-Meucon qui est un ancien terrain militaire très bien adapté. Nous prendrons toutes les dispositions, soyez-en persuadés, pour préserver l'intégrité du site et des infrastructures. Dans le même temps, la sécurisation des abords du terrain et de la ville de Vannes, située à une dizaine de kilomètres, sera garantie », assure le ministre. Quelques minutes avant, le sénateur de Rohan a manifesté son inquiétude face à ce type de manifestations qui constituent, selon lui, « des supermarchés de la drogue mettant en danger la santé des participants ».

Sauf que... Hier, en fin d'après-midi, François Goulard, ministre de l'Enseignement supérieur et premier adjoint du maire de Vannes, est venu jeter le trouble. Il a précisé que le choix du site de la rave-party n'était pas définitivement arrêté. « L'intervention de Brice Hortefeux reflète la position de l'administration, celle du ministère de l'Intérieur, sur proposition du préfet du Morbihan. Mais plusieurs ministères sont concernés dans cette affaire. Une réunion interministérielle, prévue vendredi, devrait aider à prendre une décision définitive. » Réunion à laquelle l'élu vannetais participera, on s'en doute.

En attendant, la résistance s'organise du côté des riverains de l'aérodrome. « Nos élus ont décidé que... », regrette l'un des habitants de Montairpark. Cette résidence pour aviateurs privés, située en face de la piste d'envol, accueille de belles villas avec hangars à avions attenants. Il met en garde : « C'est bien simple, on va installer trois rouleaux de fil de fer barbelés et attendre. » Une réunion devait avoir lieu, hier soir, en présence des responsables de l'école de parachutisme, du centre équestre, du camping et de Montairpark.

Dans la soirée, un communiqué du ministère de l'Intérieur annonçait que le site de l'aérodrome de Vannes-Meucon correspond aux critères requis mais, « qu'à la demande du Premier ministre, les recherches cependant se poursuivent. Il est en tout état de cause totalement exclu de requérir des terrains agricoles alors que les plantations sont en pleine croissance. Le choix définitif sera arrêté au terme des démarches exhaustives en cours. »
Arnaud WAJDZIK et Daniel SÉITÉ. ouest france


08/06/2006 15:41:36 - Le technival breton aura bien lieu à l'aérodrome Vannes-Meucon

L'information était attendue. Questionné au Sénat à 15 h 30 par le sénateur UMP Josselin de Rohan, le ministre des Collectivités territoriales a confirmé l'information publiée, ce jeudi matin, par Ouest-France (lire l'article d'en dessous !). Le prochain technival breton aura lieu "sur une partie de l'aérodrome de Vannes-Meucon", a indiqué Brice Hortefeux. "L'Etat s'engage à préserver les lieux, à indemniser (...), à assurer une réelle remise en état" et envisage aussi "de sécuriser les abords du terrain".
ouest france

Jeudi 8 juin 2006 - Teknival : ce sera l'aérodrome Vannes-Meucon

Aux yeux du ministère de l'Intérieur, l'aérodrome de Meucon réunit les conditions pour accueillir la rave bretonne, au début juillet. Thierry Creux
Nicolas Sarkozy devrait officialiser le choix, aujourd'hui, devant les sénateurs. Prenant, au passage, François Goulard à contre-pied.
Nicolas Sarkozy (ou son lieutenant Brice Hortefeux) devrait le dire en fin de matinée, lors d'une question que posera Josselin de Rohan au Sénat : le futur Teknival morbihannais aura lieu sur l'aérodrome de Vannes-Meucon, le premier week-end de juillet. « Un choix technique », devrait justifier le ministre de l'Intérieur. Qui le redira, en fin d'après-midi, cette fois-ci au ministère, à une délégation d'élus morbihannais du canton de Josselin venus dire leur « opposition totale à l'organisation du Teknival sur les terres agricoles du Morbihan ». Fin d'un suspense que la préfecture morbihannaise comptait pourtant faire durer, ne serait-ce que pour des raisons d'organisation. « Le monde des raves est un monde du secret, répétait la préfète Élisabeth Allaire, la semaine dernière. Nous communiquerons au dernier moment. »

La préfecture cherchait un terrain de 80 à 100 ha, capable d'accueillir 50 000 personnes, sans bois ni relief. Le choix de l'aérodrome est « parfaitement absurde, répondait, hier, par avance, dans nos colonnes, le ministre et élu vannetais François Goulard. L'aéroport est un service public, qui doit continuer à fonctionner. En outre, il se trouve à proximité d'une grande ville et est entouré de nombreux riverains. » Des riverains qui ont fait, récemment, signer une pétition contre la manifestation. « On nous annonce la fermeture du terrain d'aviation durant tout le mois suivant pour sa remise en état. » Problème : le club de parachutisme local organise, fin juillet, le Championnat de France. Autre souci, côté agriculteurs : « Nos terres voisines risquent d'être inutilisables pendant de longs mois », craignent-ils.

Nicolas SOURISCE. ouest france


mercredi 7 juin 2006 - Goulard suggère un terrain militaire pour la rave

Le ministre, élu du Morbihan, considère que la réquisition des terres pour le teknival est moralement inacceptable.
Alors que le débat se poursuit sur le choix du terrain du teknival dans le Morbihan, François Goulard, ministre de l'Enseignement supérieur, mais aussi premier adjoint de Vannes, vient de prendre pour la première fois position. Pas de surprise, il ne veut pas entendre parler d'une rave sur l'aéroport de Meucon (Ouest-France d'hier) : « Une rave à cet endroit serait parfaitement absurde. L'aéroport est un service public qui doit continuer à fonctionner. Des avions de tourisme s'y posent et il accueille notamment le principal centre de parachutisme de l'Ouest. En outre, il se trouve à proximité d'une grande ville et est entouré de nombreux riverains. » Le ministre tient, encore, à préciser que l'on ne pouvait pas tomber plus mal pour la date : « Début juillet correspond à l'arrivée des premiers touristes dans une région qui n'en manque pas. »

François Goulard s'oppose tout autant à la réquisition des terres agricoles : « C'est moralement inacceptable, les conséquences sont trop lourdes au regard de l'intérêt de cette manifestation. » Et le premier adjoint de Vannes de parler du court terme, « la destruction des récoltes et le stress infligé aux animaux », ainsi que du long terme, « les blessures que pourraient provoquer aux vaches et aux chevaux, les verres cassés et les seringues. »

Le ministre laisse cependant une porte ouverte. Il dit comprendre qu'il vaut mieux que ces manifestations soient parfaitement encadrées, mais à la condition « que l'on trouve un terrain militaire qui soit parfaitement adapté ».

Daniel SÉITÉ. ouest france


mardi 6 juin 2006 - Le prochain technival se prépare dans le secret

Chaque été, l'État « accompagne » un grand technival en Bretagne. Cette fois, c'est le tour du Morbihan. Seulement voilà : personne n'en veut !
« Le monde des raves est un monde du secret. Nous communiquerons au dernier moment », disait, il y a une semaine, Élisabeth Allaire. La préfète du Morbihan a tenu parole. Ses services ne disent plus rien, ou presque, sur le technival breton prévu le premier week-end de juillet. La préfecture est chargée d'organiser cette rave géante d'une durée de soixante-douze heures. Organiser ? « Accompagner », préfère Élisabeth Allaire.

Dès septembre 2005, elle a demandé aux maires de lui faire connaître des terrains publics disponibles, mais aucun élu n'a fait de proposition. Les services de l'État battent donc la campagne à la recherche d'un terrain.

Le cahier des charges est ambitieux : trouver un terrain de 80 à 100 ha capable d'accueillir 50 000 personnes, sans bois ni relief. « Un terrain où il serait possible de stationner un grand nombre de véhicules et de garantir des conditions de sécurité... On ne veut pas prendre le risque de retrouver un jeune, noyé au petit matin, dans une mare à canard ! » La préfète veut aussi aménager un village avec des commerçants locaux, un relais-bébé, un relais pour les animaux de compagnie, un giratoire pour la circulation des voitures... Bref, une petite ville éphémère...

Où ? Ici, on parle de l'aérodrome de Vannes-Meucon, site sécurisé. Là, on entend parler de Guéguon, Josselin ou Saint-Jean-Brévelay. Devant l'insistance des rumeurs, des boucliers se lèvent aux quatre coins du département, car « personne ne veut de ce cadeau empoisonné », explique un fonctionnaire. Avoir recours aux réquisitions ? « Si aucun terrain ne s'impose, on ne pourra pas faire autrement. »

Les élus du centre Morbihan ont déjà fait savoir leur inquiétude. Certains menacent même de rendre leur écharpe tricolore, le temps de la rave. « On ne garantit plus la sécurité si une rave est organisée sur notre commune », clament-ils en choeur. La sénatrice Odette Herviaux s'est associée à ce mouvement de contestation. Pour elle, « la terre représente un outil de travail pour l'agriculteur. Lui demander, le temps d'un week-end, de la délaisser pour finalement retrouver les cultures saccagées, les clôtures arrachées, et même le sol pollué, n'est pas recevable. » Et ce, même si l'État verse une indemnité appréciable aux propriétaires des terrains...

Arnaud WAJDZIK. ouest france


31 mai 2006 - Rave party morbihannaise : les rumeurs continuent.

Cest au tour du Morbihan dorganiser le grand technival de lété breton. Depuis un mois, la préfecture multiplie les prospections pour tenter daccueillir ce rassemblement de "teufeurs" fin juin. Face à lEtat, les levées de boucliers se multiplient.

Le Morbihan doit accueillir fin juin la grande rave bretonne, organisée chaque année à tour de rôle par les départements de la région. Depuis près dun mois, la préfecture prospecte pour trouver un terrain adapté à cet événement qui pourrait accueillir 80 000 "teufeurs". Actuellement, les seuls éléments dinformation fiables connus concerne la date de lévénement. Il se tiendra lors du week-end du vendredi 30 au lundi 3 juillet. Officiellement, la préfecture continue de prospecter pour trouver un lieu dhébergement. Ce matin, un propriétaire foncier, exploitant agricole dans la commune de Saint-Jean-Brévelay, aurait proposé lun de ses terrains. Une information confirmée avec prudence par la FDSEA. A la préfecture, on indique que "rien nest décidé". Selon nos informations, laérodrome de Vannes-Meucon, géré par la communauté dagglomération du pays de Vannes, serait le site le plus adapté pour recevoir ce technival dans les meilleures conditions de sécurité. Des tractations seraient en cours. Dans le département, les levées de boucliers des élus locaux, des riverains et des agriculteurs se multiplient. Et les rumeurs courrent...


Lundi 29 Mai 2006 - « Non à la rave géante sur laérodrome »
Riverains et usagers du terrain daviation de Vannes-Meucon font signer une pétition. Ils se mobilisent afin que ce site ne soit pas retenu par la préfecture pour lorganisation du technival fin juin.

« Une rave sur laérodrome, ce nest pas qu'un long week-end de nuisances. On nous annonce la fermeture du terrain d'aviation durant tout le mois suivant pour sa remise en état. Or, le début de lété est la période de pleine activité pour les entreprises de loisirs qui y travaillent et les associations le fréquentant. Nous-mêmes au club de parachutisme, nous y organisons fin juillet le championnat de France qui risquerait alors dêtre annulé. » Le site de l'aérodrome de Vannes-Meucon ne sera peut-être pas retenu par la préfecture pour lorganisation du technival, cette rave géante qui doit avoir lieu dans le Morbihan fin juin-début juillet en rassemblant de 50 000 à 80 000 jeunes (Ouest-France de samedi). Mais l'action que mènent depuis ce week-end les riverains et usagers de ce terrain daviation résume bien le climat qui règne aujourdhui dans la campagne morbihannaise autour de cette manifestation dont a hérité cette année le département. Et de semblables actions de réprobation risquent de se renouveler durant tout ce mois de juin.

Depuis samedi, agriculteurs et villageois, parachutistes et instructeurs aéronautiques, cavaliers et caravaniers signent une pétition disant non à la rave sur l'aérodrome. Plus de 200 opposants lont déjà paraphée avant sa remise au préfet ce lundi. Car sur et autour de cet aérodrome de plusieurs dizaines d'hectares, propriété de la communauté d'agglomération, plusieurs activités sy côtoient au-delà des simples atterrissages d'avions.

Conséquences économiques et écologiques

« Une rave sur l'aérodrome au début de lété, ce serait mettre la clé sous la porte après trois années d'efforts pour m'implanter : c'est le moment fort pour mon école de pilotage d'ULM. Mon voisin Bretagne Aéro a un calendrier tout aussi chargé : ses clients ne peuvent pas changer leur date pour venir assurer la maintenance de leurs avions, sinon ils iront voir ailleurs chez un concurrent », tempête André Simon qui ne veut pas attendre de longues indemnisations de l'État pour une éventuelle compensation. Au club de parachutisme, au-delà du championnat de France, on pense aussi aux conséquences financières. « Cest la période où l'on fait 60 % de nos sauts, 200 parachutistes sont présents ces week-ends-là et nous venons d'acheter un avion d'une valeur d'1,5 million deuros. » Les activités du proche camping des Haras et du club hippique de l'Étrier vannetais sont également évoquées.

Les habitants riverains montent aussi au créneau. « On est prêt à nous verbaliser pour le bruit de nos tondeuses quand elles fonctionnent hors des heures légales, et là on va tolérer des sonos qui crachent des centaines de décibels. Et que dire des risques de pollution sur les proches sources de captage qui alimentent en eau la ville de Vannes. » Dans les villages de Hent-Coët, Kerguillaume, Kermabihan, Mangolérian, Kerbotin ou encore de Trévelise, les agriculteurs ont peur pour leurs cultures et leurs animaux. « Va-t-on être obligé de laisser nos vaches enfermées durant six jours · On sait ce qui se passe après une telle rave, nos terres risquent dêtre inutilisables pendant de longs mois. Durant ce long week-end, on ne pourra pas quitter nos maisons, sinon elles peuvent être vandalisées. » La psychose sinstalle aux confins des communes de Meucon et Monterblanc. Avec l'espoir que le portefeuille de ministre du président de l'agglomération vannetaise pèsera devant le préfet pour que la rave ait lieu ailleurs que sur l'aérodrome !

Patrick CERTAIN. Ouest France


lundi 29 mai 2006 - Technival : la position des élus du centre-Bretagne

Les élus de la communauté de communes du pays du roi Morvan ont pris position sur la tenue d'un technival en Morbihan fin juin ou début juillet.

Alors que la préfecture est toujours en quête d'un site, Michel Morvant, président de la communauté de communes, Jacques Le Nay, député-maire de Plouay, et David Le Solliec, maire de Gourin et conseiller régional, se disent hostiles à la réquisition de terres agricoles ou d'infrastructures telles que l'aérodrome de Guiscriff. « Puisque l'État confirme la tenue du technival, pourquoi ne pas mettre à disposition un terrain appartenant à l'État, en l'occurrence un terrain militaire ? » interrogent-ils.


samedi 27 mai 2006 - « Je n'organise pas une rave, je l'accompagne ». Le préfet Élisabeth Allaire dévoile l'organisation du technival.

Le préfet a détaillé, hier, l'organisation du technival breton qui devrait accueillir de 50 000 à 80 000 personnes. Cette rave party, disons encadrée par les pouvoirs publics, est-elle nécessaire dans le Morbihan ?

Le ministre de l'Intérieur souhaite qu'il y ait trois raves encadrées en France, dont l'une doit se dérouler en Bretagne. C'est à nous d'assumer cet encadrement. L'objectif, c'est d'éviter les manifestations clandestines qui sont coûteuses et difficiles à surveiller. Je n'organise pas une rave, je l'accompagne.

Vous comprenez tout de même les inquiétudes des élus morbihannais et des exploitants agricoles ? Bien entendu, mais il s'agit de notre jeunesse. Je veux faire passer les vies humaines avant l'émotion des uns et des autres.

Combien coûte un technival ? (Le directeur de cabinet Christophe Merlin répond à sa place :) plus de 100 000 €. Il faut compter les réquisitions, les frais d'hébergement, le personnel d'encadrement, les secours...

Avez-vous trouvé un terrain à ce jour ? On a commencé à explorer les terrains militaires : Gâvres, Meucon et Guer. Trop boisés et trop coûteux à dépolluer. Actuellement, je cherche un terrain mais je n'ai aucune piste. Si je peux trouver un terrain non cultivé, je le ferai, bien évidement.

Quelles garanties ont les propriétaires des terrains qui seront réquisitionnés ? Je m'y engage : nous les indemniserons quelques jours après. A Carnoet, un chèque de 85 000 € avait été versé dans les jours qui ont suivi le technival.

Le technival pourrait avoir lieu les 24-25 juin ou les 1er-2 juillet. Quand connaîtrons-nous l'emplacement et la date exacte de ce technival ? Le mouvement rave aime le secret. On communiquera le plus tard possible, une semaine avant.

De quelle façon compter vous organiser cette manifestation ? On compte sur la présence de 50 000 à 80 000 personnes, la grosse majorité venant de Bretagne. Je veux que la population ait sur place un relais bébé, un relais pour les animaux de compagnie, un village avec des commerçants locaux... On va aussi redoubler d'efforts en matière d'hygiène. Il y aura des toilettes pour les hommes et d'autres pour les femmes. Le tout sera éclairé, avec une signalétique colorée pour que tout le monde y voie clair.

Et du côté de la prévention... ? Aucun spectateur ne rentrera sur le site sans avoir vu un dessin choc sur la drogue, le bruit, l'alcool. Nous donnerons aussi des bouchons pour les oreilles, comme aux 24 heures du Mans. Ce sera une rave « no trip » et « no testing ». Il n'y aura pas de contrôle des produits par Médecin du monde, car on ne permettra pas l'usage de produits stupéfiants. Une rave n'est pas une réunion de toxicomanes, sinon on distribuerait des seringues à l'entrée.

Propos recueillis par Arnaud WAJDZIK.


samedi 27 mai 2006 - Les élus morbihannais refusent le teknival

Des élus sont venus rencontrer, hier soir, le préfet du Morbihan. Ils ne veulent pas du teknival prévu cet été dans le département.François Brunel

Une vingtaine de maires ont protesté, hier, en préfecture. Ils refusent d'accueillir la rave party prévue cet été dans le Morbihan.
« Si le teknival a lieu dans le Morbihan, on rend notre écharpe pendant 72 heures. » Pas contents, les élus du Morbihan. Ils ont rencontré, hier soir, le préfet Élisabeth Allaire pour leur faire part de leur mécontentement. « Pas question que cette rave organisée ait lieu dans le département. On ne cautionnera pas ça. Nos agriculteurs vont devenir fous si on réquisitionne leurs terrains », argumente une vingtaine de maires des cantons de Saint-Jean-Brévelay, Locminé, Josselin et Rohan.

Après Scaër en 2004, Carnoët l'an passé, c'est, cette année, au tour du Morbihan d'organiser le « teknibreizh », comme l'appelle le préfet. La rave devrait avoir lieu sur trois jours, soit le week-end des 24-25 juin, soit celui du 1er-2 juillet. « Tout va dépendre de l'emplacement, car pour l'instant, nous n'avons aucune piste », affirme le préfet, qui prévoit la présence de 50 000 à 80 000 personnes. La grande difficulté, c'est de « trouver un emplacement d'au moins 80 hectares, dégagé, plat et dépollué. Ils se font rares dans le département. » Trois sites militaires ont été étudiés à Gâvres, Coetquidan et Meucon : trop boisés et trop long à dépolluer. « Si quelqu'un a un terrain, qu'il se manifeste », lance le préfet à la volée.

Inquiets à l'idée de savoir que la rave peut venir chez eux, les élus préfèrent prendre les devants. « Dans nos communes, on nous enquiquine dès que la moindre salle des fêtes n'est pas aux normes, s'emporte le maire de Crédin, Pierre Le Teste. On ne veut pas être complices de ce genre de manifestation. » Christophe Merlin, directeur de cabinet du préfet, a parcouru hier 200 km à la recherche d'un site. Il est rentré bredouille. Pour le préfet, cette rave, qui sera encadrée par un millier de personnes, est pourtant nécessaire : « Une rave sauvage est plus coûteuse et plus difficile à contrôler. Et puis il faut savoir que le propriétaire des terrains sera dédommagé. A Carnoët, l'État avait déboursé 85 000 €, versés quelques jours après la manifestation, et je ne compte pas les frais de nettoyage. » Arnaud WAJDZIK.


vendredi 26 mai 2006 - Pétition lancée contre le prochain Technival


Élus, agriculteurs, habitants ont créé un comité contre la rave party géante qui doit s'organiser dans le Morbihan au début de l'été.
Un comité de soutien contre le Technival est né mardi soir en mairie de Guégon. Joseph Samson, conseiller général, Joseph Séveno, maire de Josselin, et Brigitte Bernard, maire de Guéhenno, présidaient une réunion à laquelle participaient une centaine de personnes refusant la rave party dans leurs cantons et leurs communes. Une pétition a été lancée et est disponible dans les mairies. Elle invite les habitants à exprimer leur désaccord et à proposer un choix de terrains militaire pour cette rave party géante que l'État organise dans le but d'éviter un rassemblement libre lors des Vieilles Charrues de Carhaix. Cette année, l'organisation du technival incombe au Morbihan. « Si l'État organise, l'État doit mettre à disposition ses terrains et non réquisitionner les terres agricoles », martèlent les opposants, dont nombre d'agriculteurs.

Les élus des cantons de Josselin, Saint-Jean-Brevelay, Locminé et Rohan seront reçus ce vendredi à 17 h par Élisabeth Allaire, préfet.

Pour Pierre Le Teste, conseiller général et maire de Crédin, commune située dans le canton de Rohan, « il n'est pas question d'accepter cette manifestation dans le centre du Morbihan. Je suis opposé à ce type de manifestation. » Pour lui, un terrain militaire serait également plus adapté, et « les agriculteurs n'ont pas à subir ça. »

Si les élus et les pétitionnaires n'obtiennent pas satisfaction, d'autres manifestations sont envisagées.


mardi 23 mai 2006 - Rave géante : les paysans refusent la réquisition

La FDSEA et les Jeunes Agriculteurs sont très remontés. Ils s'opposeront à l'utilisation de terres agricoles pour le Technival.
« Nous ne sommes pas contre le Technival, chacun fait ce qu'il veut, mais en revanche nous sommes résolument opposés à l'usage de terre agricole pour accueillir cette manifestation », martèlent Laurent Kerlir et Alain Guihard, responsables de la FDSEA et leur collègue Franck Pellerin, des Jeunes Agriculteurs.

Les syndicalistes ont été alertés par la préfecture, il y a une dizaine de jours, de l'arrivée, début juillet, de 80 000 ravers dans le Morbihan. « On s'est donc mis à regarder les photos satellites du département qui détaillent tous les terrains, ajoute Laurent Kerlir. Deux sites d'une centaine d'hectares nous semblent idéalement situés en bordure de voie express. Ils se trouvent sur les camps militaires de Meudon et de Coëquidan. »

« Traumatisme moral »

Les militaires ont déjà botté en touche arguant du fait qu'il était impossible de nettoyer des terrains où traînent encore quelques munitions. « C'est un peu trop facile, répondent les agriculteurs. Ils ont six semaines pour le faire. L'État doit montrer l'exemple, les agriculteurs en ont marre d'être réquisitionnés systématiquement. »

Des paysans des trois autres départements bretons ont déjà essuyé les plâtres du Technival. L'an passé, c'était dans les Côtes-d'Armor. « Le traumatisme est réel pour les producteurs, soulignent les syndicalistes. Il est d'abord moral avant d'être économique. On détruit des cultures, c'est choquant pour des paysans. » Des compensations sont prévues mais les agriculteurs costarmoricains n'ont toujours pas reçu leur chèque. « Des décès, des overdoses peuvent émailler ces rassemblements, ajoutent les responsables syndicaux. Les agriculteurs se sentent concernés dans la mesure où les faits se déroulent dans leurs champs. »

Les grosses sonos déversent des tonnes de décibels dans la campagne. « Ça rend les animaux nerveux pendant longtemps, témoigne Alain Guihard. J'ai fait l'expérience chez moi à Saint-Dolay. Une sono avait effrayé mes génisses. J'ai récupéré la dernière un mois après. » Pas question, donc, de prêter le moindre bout de champ à la méga-rave. Les agriculteurs sont prêts à mobiliser leurs troupes pour empêcher la réquisition de terres agricoles. Ils le diront dans les prochains jours au ministre François Goulard.

J.-P. L


lundi 22 mai 2006 - Tecknival 2006 : trois cantons s'inquiètent

Rave géante cherche terrain. Les cantons de Saint-Jean-Brévelay, Josselin et Locminé craignent d'être dans l'oeil du cyclone.
Le Morbihan est chargé d'accueillir le Tecknival 2006. Cette rave géante (possibilité de 60 000 à 80 000 personnes) est programmée le premier week-end de juillet. La préfecture recherche une surface de 80 ha (qui pourrait être réquisitionnée). Plus précisément aux abords d'un grand axe, pour des raisons de sécurité et pour faciliter les contrôles de gendarmerie et des douanes.

Des maires du canton de Saint-Jean-Brévelay ont été avertis de leur secteur pourrait accueillir ce Tecknival. Un terrain propice apparaît en effet sur les communes de Buléon et de Saint-Allouestre aux abords de la RN24. Réunis jeudi soir à Billio en conseil communautaire les élus de Saint-Jean-Brévelay communauté n'ont pris aucune décision. Brigitte Bernard, maire de Guéhenno, elle, s'inquiète. Le 1er juillet elle reçoit l'évêque pour la bénédiction de la restauration d'un des sept plus grands calvaires de Bretagne à quelques kilomètres du site.

Un terrain serait également envisagé à la Pointe en Guégon dans le canton de Josselin. Les élus montrent déjà « leur désaccord complet ». Le président de la communauté de communes, Henri Ribouchon, maire de Cruguel, transmet d'ailleurs sa désapprobation et celle de ses collègues du canton de Josselin au préfet du Morbihan.

Sur le canton de Locminé, également voisin, le député Gérard Lorgeoux, conseiller général se dit lui aussi « totalement contre pour de multiples raisons ».


samedi 20 mai 2006 - Le Morbihan cherche le terrain de son technival

La seule rave autorisée de Bretagne se déroulera cet été dans le département. La préfecture s'oriente vers une réquisition de terrain privé.
80 à 100 hectares de terrain plat et dépourvus de bois, accessible aux secours. Plus de 45 000 participants attendus. Vingt services de l'État mobilisés. La préfecture du Morbihan, doit organiser cet été 2006 l'accueil du technival. Celui-ci se déroulera le dernier week-end de juin ou le premier week-end de juillet.

C'est une contrainte lourde pour les services de l'État qui attendent déjà en Morbihan cet été le tour de France le 9 juillet, et la venue du dalaï-lama, l'Interceltique, le grand prix de Plouay. Car le technival va mobiliser à lui seul près d'un millier de gendarmes ou policiers.

Il reste trois semaines à la préfecture pour trouver le terrain. Aucun élu local n'est candidat : aucun n'avait répondu cet hiver à la sollicitation de l'État, déclenchant « l'incompréhension » du préfet Élisabeth Allaire. Tous les élus ont été marqués au fer rouge par le syndrome de la rave-party du Faouët (19 juillet 2003) et ses dégâts.

Nouveau coup de semonce, jeudi soir, lors de la réunion de la communauté de communes de Saint-Jean Brévelay. Les élus ont affiché « leur désaccord complet à l'organisation du technival » par la voix d'Henri Ribouchon, maire de Cruguel. Même credo du député Gérard Lorgeoux qui se dit opposé « pour de multiples raisons ».

Le cabinet du préfet prévient que « s'il le faut, nous aurons recours à la réquisition ». Une certitude : « Nous avons fait le tour de tous les terrains militaires. Aucun ne peut accueillir le technival à cause des champs de tir. Il faudrait les dépolluer de leurs munitions auparavant, et tous sont couverts de bois ». Exunt, donc, les pistes du camp de Meucon, de Coëtquidan ou le polygone de tir de Gâvres. La solution de l'aérodrome de Meucon, propriété de la communauté d'agglomération du Pays de Vannes, sur 140 hectares « n'a pas été retenue » non plus.

À ce jour, « nous n'avons encore trouvé aucun terrain qui réponde aux exigences », a précisé, hier, Christophe Merlin, directeur de cabinet du préfet du Morbihan.

Éric de GRANDMAISON. maville.com